Des appuis financiers évalués à 600 millions de F remis aux communes et associations pour réaliser et entretenir des plantations d’arbres.
Mme Garga, la directrice du CES de Ouro-Tchede et ses élèves étaient doublement satisfaits il y a quelques jours. Cet établissement situé à 5km du centre-ville de Maroua a reçu le ministre des Forêts et de la Faune. Accompagné de ses plus proches collaborateurs et des autorités administratives locales, Ngole Philippe Ngwese y est venu mettre sous terre des plants de nimiers. Une opération qui marquait ainsi le lancement officiel de la campagne nationale de reboisement qui s’est déroulée à l’hôtel de ville de Maroua vendredi dernier. Le thème choisi « Planter et entretenir un arbre: une action citoyenne qui contribue à l’amélioration des conditions de vie de l’homme », en dit long sur l’ampleur et les conséquences du déboisement et de la déforestation, surtout dans la partie Nord du Cameroun. Dans l’Extrême-Nord comme dans les autres régions septentrionales, la consommation du bois de chauffe accentue le phénomène de déboisement. Les chiffres révélés par le Minfof au cours de la cérémonie de lancement de la campagne nationale de reboisement sont tout simplement inquiétants. Le bois-énergie représente avec ses produits dérivés, notamment le charbon de bois, 90% de l’énergie domestique de la ville de Ngaoundéré, 83,4% de celle de Garoua et 95,4% de celle de Maroua. Exploitée presque dans tous les ménages, cette source d’énergie génère d’importantes ressources financières. Dans les régions septentrionales, c’est un peu plus 1,5 million de tonnes de bois de chauffe qui sont consommées chaque année pour une valeur financière d’environ 30 milliards de F, entretenus essentiellement par des circuits informels. Cette situation a des répercussions sur la fertilité des sols, la perte de la biodiversité, et l’altération de la qualité des eaux.
Ngole Philippe Ngwese a saisi cette occasion pour inviter les populations à adopter une attitude responsable et développer la culture de plantation d’arbres. Les communes et les associations sont désormais les acteurs de premier plan dans cette opération de reboisement. Pour l’année en cours, 141 acteurs dont 47 communes sous convention provisoire de gestion des réserves forestières transférées, 07 communes, 17 Ong/Gic/Associations n’ayant pas encore bénéficié des appuis au reboisement, vont recevoir des appuis financiers du ministère des Forêts et de la Faune pour une enveloppe totale de 600 millions de F. Les régions septentrionales auront un traitement particulier. Le Minfof leur consacre cette année 342 millions de F.CFA pour la réalisation de 800 ha de plantations forestières, représentant plus de 50% de l’enveloppe consacrée aux appuis au reboisement.
