Au sein de l’Eglise catholique romaine, il n’y a pas de sujet tabou. Cette option forte été clairement réaffirmée par le pape François à travers sa vision de l’Eglise et surtout à travers ses neuf priorités. Les accusations du Comité des droits de l’enfant de l’Organisation des Nations unies, selon lesquelles, le Vatican a violé la convention relative aux droits de l’enfant dans le cadre des affaires des sévices sexuels au sein de l’Eglise ne l’ont pas du tout ébranlé. Le Comité des droits de l’Homme demande notamment au Saint siège de déférer devant la justice tous les pédophiles détectés au sein de l’Eglise et de relever immédiatement de leurs fonctions toute personne soupçonnée d’abus sexuels.
Au sévère rapport publié le 5 février dernier, le Vatican a répliqué en prenant acte des dispositions finales, mais aussi en promettant de les examiner avec attention tout en déplorant une tentative d’ingérence. Mieux, le pape a créé, en mars dernier, une commission d’experts pour établir des procédures efficaces dans l’Eglise catholique afin que les prêtres pédophiles soient punis. Il s’agit certainement d’une décision courageuse qui se soucie du sort des victimes et dévoile des pratiques qui déshonorent l’Eglise. Réunie de jeudi à samedi denier au Vatican, la commission d’experts a adopté le principe selon lequel le bien d’un enfant ou d’un adulte vulnérable doit être prioritaire dès qu’une décision doit être prise au sein de l’Eglise. La question de pédophilie est donc réelle, le Vatican n’a pas besoin de l’éluder. Au contraire, il s’agit de combattre le mal avec énergie. C’est dans ce sens que plus de 700 prêtres coupables d’abus sexuels sur des mineurs ont été réduits à l’état laïc depuis 2004, selon Mgr Silvano Tomasi, nonce du Saint Siège auprès de l’Organisation des Nations unies.
Au-delà du pardon de l’Eglise pour les crimes pédophiles et l’adoption des sanctions sévères contre ce phénomène, il faut surtout saluer la vision papale d’une église qui « réchauffe le cœur des fidèles, dialogue et chemine avec elles » et se distingue par sa capacité à soigner les blessures . Dans ce monde en perpétuelle mutation, les questions qui exaspèrent sont légion. D’où la nécessité de dénouer les nœuds dans le sens d’une Eglise miséricordieuse.