Un rapport de la médiatrice de la République , Thuli Madonsela, a récemment prié le président de la République , Jacob Zuma, de rembourser l’argent public utilisé pour améliorer la sécurité dans sa résidence privée et utilisé pour faire des aménagements personnels . Le rapport qui fait état de procédures illégales et de mauvaise gestion démontre la vitalité de la démocratie sud- africaine .
S’il est indéniable que la démocratie n’a cessé d’enregistrer des progrès dans la nation arc-en –ciel, depuis la fin de l’apartheid et donc de l’adoption du principe « one man , one vote »( un homme, une voix) dans le système électoral, il demeure constant que cette démocratie peut encore évoluer pour permettre aux votants de donner effectivement une direction aux affaires du pays à travers leurs suffrages et décider de la qualité de leur vie . Une telle vision engage la majorité des Sud- africains qui se reconnaît dans le programme du parti majoritaire, l’African national congress (ANC) , à s’impliquer davantage dans les activités de ce parti afin de consolider les extraordinaires acquis démocratiques du pays mai aussi et surtout pour qu’il trouve des réponses aux urgences économiques du pays . Il s’agit notamment de procéder à des investissements massifs pour doubler voire tripler l’activité économique afin de relancer la construction des infrastructures pour les adapter au boom démographique du pays , favoriser la création des petites et moyennes entreprises et des emplois , réhabiliter le système éducatif de manière à intégrer les moins nantis dans un contexte où avec 45% de pauvres , l’Afrique du sud reste l’un des pays les plus inégaux de la planète . Plutôt que de contribuer à grossir les rangs des déçus, l’ANC a intérêt à prêter une oreille attentive à leurs revendications pour y trouver des solutions réalistes. Il est à cet égard curieux de constater que de nombreux mineurs continuent de croupir dans la misère alors que leurs syndicats proposent des réformes qui ne sont pas toujours appliquées par les entreprises minières et que l’Afrique du sud émerge comme l’un des principaux producteurs de mines de la planète. Il est également regrettable de noter que la majorité noire éprouve des difficultés à faire valoir ses preuves dans le domaine agricole notamment à cause de l’inégale répartition des terres cultivables et d’une formation approximative dans le domaine agricole.
Le prochain vainqueur des élections aura donc besoin d’une vigoureuse reprise en main de l’appareil étatique pour relancer la machine économique et redonner espoir au Sud-africains .