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Dossier de la Rédaction

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Nord, le tourisme en eaux troubles

 La région, qui subit les contrecoups des enlèvements enregistrés dans l’Extrême-Nord, connaît sa pire saison touristique depuis longtemps.

Inutile d’attendre la fin de la saison touristique 2014 dans la région du Nord, pour savoir que son bilan sera négatif. La période de décembre à mai, qui représente généralement le pic des visites, a déjà livré ses enseignements. Les hôtels font grise mine, les restaurants se rabattent sur la clientèle locale, et les agences de voyages sont au point mort. L’une d’elles, située à l’avenue des banques de Garoua, laisse entendre au reporter de CT que la dizaine d’excursions programmées entre février et avril, ont toutes été annulées. « L’année dernière à la même période, on avait déjà organisé une douzaine de voyages. Cette année, nous n’en avons eu qu’un seul. Et encore, c’est un client qui nous était envoyé par une agence consœur basée à Yaoundé, et qui s’est limité à visiter Ngaoundal dans l’Adamaoua », nous confie un employé de cet opérateur. Les touristes, une denrée bien rare dans le Nord par ces temps. La quatrième activité économique de la région connaît probablement sa période la plus sombre depuis bien longtemps.

En cause, une mauvaise publicité dont pâtit tout le grand Nord depuis les épisodes des enlèvements. Le fait que ces derniers aient eu lieu dans la région voisine de l’Extrême-Nord n’y aura rien changé. « Les chancelleries ont déconseillé la partie Nord du pays à leurs ressortissants. Du coup, malgré des conditions de sécurité plutôt bonnes au Nord, et renforcées depuis lors, la région subit le contrecoup de cette situation », analyse-t-on à Cameroon Safari Agency, un tour operator de la région. En 2012, on comptait quelques                    40 500 touristes ayant foulé le sol de la région du Nord. De source proche de la délégation régionale du ministère de la Communication, le niveau de fréquentation en 2013 était déjà inférieur à ce chiffre (un peu plus de 38 000), alors que le nombre de touristes avait connu une hausse constante lors des dix exercices précédents. Le recul prévu en 2014 sera encore plus brutal (selon les agences, il sera quatre fois plus bas). Traduisant la santé dégradée d’un secteur qui, au plan régional, dispose pourtant d’un potentiel remarquable.

Car au-delà de la conjoncture liée à l’actualité, l’activité touristique dans le Nord présentait déjà quelques signes inquiétants. Exemple, on répertoriait 12 agences de tourisme en 2001. Puis 10 en 2002, huit en 2003, six en 2009. Actuellement, il n’y en a guère plus que trois (officiellement agréées). Il faut dire que malgré une pléthore de sites intéressants, les investissements tant publics que privés n’ont pas suivi. De nombreux sites ne sont pas viabilisés, à l’instar de l’île aux damans à Lagdo où le campement construit et équipé par l’Etat n’est toujours pas fonctionnel. D’autres structures du genre sont toujours en attente d’une gérance à désigner. Les hôtels ont augmenté quantitativement mais pêchent par une qualité moyenne. La ressource humaine qualifiée manque cruellement. D’où l’urgence d’apporter des réponses à une situation qui pourrait marquer une irréversible régression du secteur, dans une région pourtant gâtée par la nature.

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