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Emballages plastiques, la difficile transition

Emballages plastiques, la difficile transitionPlusieurs clichés s’offrent à l’observation depuis l’entrée en vigueur, le 24 avril dernier, de l’arrêté conjoint ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable (Minepded) et ministère du Commerce (Mincommerce), signé le 24 octobre 2012, portant réglementation de la fabrication, de l’importation et de la commercialisation des emballages non-biodégradables au Cameroun. C’est ainsi que le ministre en charge de l’Environnement, Pierre Hele, dans un communiqué ayant précédé la date-butoir, a rappelé aux acteurs de la filière que « sont formellement interdits sur l’étendue du territoire national la fabrication, la détention, la commercialisation ou la distribution à titre gratuit des emballages plastiques non- biodégradables à basse densité ainsi que les granulés servant à leur fabrication ». Cette interdiction ne concerne que les emballages plastiques légers, inférieurs ou égaux à 60 microns. A cette taille, biodégradables ou non, les emballages plastiques sont désormais interdits au Cameroun.                                                                                                                           Dans les espaces commerciaux et les marchés, la situation n’est pas la même. Tout comme varient les comportements,  selon qu’on est en zone urbaine ou en milieu rural. En effet, on note que dans la plupart des grandes surfaces et boulangeries de la ville de Yaoundé, les habitudes ont commencé à changer, une semaine après l’entrée en vigueur de l’interdiction. La preuve, petit à petit, les commerçants tout comme les consommateurs font usage de matières biodégradables pour emballer leurs marchandises. A la boulangerie Calafatas, par exemple, seuls les emballages en papier occupent l’espace au niveau des caisses. « Avant même l’entrée en vigueur de l’interdiction des emballages non-conformes, nous utilisions déjà du papier pour conditionner la plupart de nos produits. Nous avons étendu cette nouvelle méthode à tous les produits », explique Bernadette M., caissière.

Emballages plastiques, la difficile transitionDans les marchés, par contre, les usages n’ont hélas pas encore changé. Les commerçants pour la plupart continuent de faire usage des emballages plastiques non-conformes sans se soucier des risques de sanctions encourus. Fruits, légumes, etc., sont toujours conditionnés dans les sachets plastiques non-biodégradables. « On ne peut pas faire autrement sans emballages de substitution. Car, il est impossible d’emballer les produits humides dans du papier. En attendant les emballages plastiques biodégradables, puisqu’on nous a annoncé qu’on n’en fabriquait pas encore au Cameroun, on va continuer d’utiliser ceux-ci », déclare Awa M., commerçante au marché d’Etoudi. Loin de Yaoundé, à Bertoua notamment, les habitudes ont la peau dure. Dans les  rues du  chef-lieu de la région de l’Est, vendeurs de chips, de banane-plantain et d’arachides grillées se  servent des emballages plastiques interdits sans sourciller, rapporte René Fomen, l’un des correspondants de CT sur place. Les bouchers, au marché,  recourent toujours au « leda » tout comme les vendeuses de tomate, de charbon, de feuille d’oseille, d’aulx,  de cossettes ou de farine de manioc pour le couscous. Les sachets plastiques proscrits sont  encore partout.

 A en croire notre reporter, seules les boulangeries à Bertoua semblent avoir commencé à s’arrimer. Elles qui, très rapidement, se sont rabattues sur les sacs de farine et les vieux journaux pour emballer leurs produits dans l’attente des emballages de substitution en conformité avec la réglementation. 

Dans une interview récemment accordée à CT, Valentin Wagnoun, inspecteur des services N°1 au Minepded, expliquait, à la surprise générale, qu’on ne produit pas encore les emballages plastiques biodégradables au Cameroun.  En toute rigueur, ajoutait-il, il n’y a pas de fabricants d’emballages biodégradables dans ce pays. Traduction, si des emballages biodégradables sont présents dans les commerces, ils ne peuvent provenir pour le moment que des importations. Ce qui signifie que les industriels du secteur, pendant les longs mois consacrés à la sensibilisation, n’ont pas changé leurs installations et revu les procédés pour pouvoir produire des emballages plastiques autorisés. Dans ces conditions, la transition vers l’utilisation exclusive dans les commerces des emballages biodégradables sera longue. La répression engagée par les services du Minepded, qui ne va pas de pair avec la mise concomitante sur le marché, en quantités suffisantes, d’emballages de substitution, n’est qu’une indication que le combat ne fait que commencer.

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