Le mitraillage de la ville nigériane de Gambaru-Ngala a laissé plusieurs Nigérians et Camerounais sur le carreau.
Les forces de défense camerounaises ont renforcé le dispositif de sécurité dans et autour de la ville de Fotokol, chef-lieu de l’arrondissement du même nom, situé à 105 Km à l’ouest de Kousseri (Logone et Chari) à la frontière avec le Nigeria. C’est dans cette ville que plus de 5000 personnes, en majorité des Nigérians ont trouvé refuge, lundi soir après le mitraillage de leur ville par un bataillon de la secte Boko Haram. Fotokol est séparée de la ville nigériane Gambaru-Ngala par un pont sur le fleuve Elbeid. Joint hier soir au téléphone depuis Kousseri, le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, Augustine Awa Fonka indique que lundi vers 13h30, alors que le marché périodique de Gambaru-Ngala bat son plein, des membres de la secte Boko ont surgi à bord de dix véhicules tout-terrain et deux engins blindés. Ils ouvrent le feu sur les commerçants et clients. Les boutiques sont saccagées et incendiées. Après le marché, c’est autour des édifices publics (commissariat, caserne militaire) de recevoir la furie des membres de la nébuleuse. Plusieurs camions de marchandises dont sept appartenant à des commerçants camerounais en provenance de Maiduguri et de Cotonou et en attente des formalités douanières n’échappent pas à la folie des assaillants. Le bilan humain de cette attaque est lourd. Plusieurs corps jonchent les rues de Gambaru-Ngala. Les chiffres fournis par le gouverneur de l’Extrême-Nord font état de 4 Camerounais tués dans cette attaque. Les blessés camerounais dont certains sont graves reçoivent des soins à l’hôpital de Fotokol et les plus graves ont été évacués à l’hôpital norvégien de Mada dans l’arrondissement de Makary. Fotokol s’est retrouvée lundi soir avec plus de 5000 personnes en majorité nigériane.
Selon le gouverneur de l’Extrême-Nord, les membres de la secte ont profité du départ des militaires nigérians dans les îles du Lac Tchad à la recherche des lycéennes nigérianes et des religieux camerounais enlevés il ya quelques semaines. Pour l’heure, un calme relatif règne sur la ville de Fotokol. Les patrouilles mixtes veillent au grain. Ces dégâts collatéraux qu’impose la secte Boko Haram à la ville de Fotokol survient moins de 24h après l’attaque de la gendarmerie de Kousseri par les jihadistes de Boko Haram. Le bilan de cette fusillade est passé de trois morts dont un gendarme et deux gardés à vue.
