Les récipiendaires bénéficient d’honneurs prévus et surtout non-écrits.

Quand on est dans la salle d’attente du cabinet du préfet du Mfoundi, l’on peut être traité quelque peu différemment, même si la règle est l’égalité de tous les usagers qui s’y bousculent. Il faut être porteur d’une de ces distinctions honorifiques qui, selon le préfet Jean-Claude Tsila, montrent que celui qui les arbore a été distingué par la nation, pour ses qualités citoyennes. Alors, le visiteur pourra être servi de manière préférentielle.

En la matière, soutient-il, il y a, en effet, des règles non-écrites et celles qui sont formellement prévues. Dans ce dernier cas, la règlementation permet, par exemple, de rendre des honneurs militaires à un disparu, titulaire de la médaille de commandeur dans l’Ordre national de la valeur. Pour d’autres médaillés, comme ceux récompensés pour leur « Vaillance », la cérémonie est tout aussi solennelle avec des « troupes en position, l’arme sur l’épaule », comme le prévoit l’article 73 de l’ordonnance sur les ordres nationaux.

Comme il paraît normal de s’y attendre, l’honneur que l’on fait aux médaillés est largement extensible. « Nous sommes, comme autorité proposante, bien informés de ce que les récipiendaires sont des personnes de confiance et qui ont mérité d’être distinguées ; c’est donc normal que dans la vie de tous les jours les honneurs subséquents à de telles distinctions soient très souvent du domaine de l’informel. Ces privilèges particuliers sont déterminés au cas par cas et suivant les circonstances  », a fait observer le préfet Tsila.

Ainsi, peut-il en être au cours d’une de ces opérations de sécurité que l’on voit souvent dans les quartiers. S’il y a une rafle et des fouilles au corps quelque part, explique l’administrateur, un individu médaillé pourrait parfaitement obtenir une mesure dérogatoire, dans la mesure du possible. Cela s’applique au-delà de l’administration en charge du territoire. Même si c’est dans ce domaine que l’on a le plus souvent à gérer les médaillés des différents ordres. « Nous savons qui passe avant qui toutefois », conclut-il