On a dû lui poser la question un bon millier de fois ; il a dû y répondre probablement autant de fois. « Comment faites-vous pour paraître aussi jeune à 80 ans ? ».
Comme il le rappelle, Manu Dibango n’a pas de recette miracle. « Je me réveille tous les matins et je constate que je suis en vie », disait-il à des journalistes de Radio France Internationale (RFI) le 12 décembre 2013, date à laquelle il soufflait sur ses 80 bougies. Impressionnant, Manu Dibango étonne par sa jeunesse musicale, un art qu’il ressuscite sans cesse avec les vibrations magiques de son saxophone. Son ami Bertrand Delanoë, alors maire de Paris quand il lui décernait le 17 septembre 2013 la médaille du « Grand vermeil », dit de lui qu’il a « toujours 20 ans dans sa tête, dans sa musique. » Au Cameroun pour une œuvre humanitaire, le musicien de génie n’a pas boudé les séances d’interview avec les journalistes, heureux de pouvoir lui mettre la main dessus. Ses années au Congo avec les autres Tabu Ley Rochereau, Grand Kalle, son expérience avec Bob Marley… Il livre à CT une infime parcelle de sa prodigieuse carrière. Tant de choses à dire, à raconter, à vivre avec Manu Dibango. Tant d’anecdotes qu’il vaut mieux le laisser raconter. C’est avec un Espresso fumant, dégusté dans le hall d’un grand hôtel de Yaoundé, que Manu, toujours aussi rieur et détendu, s’est confié à CT.