Le schéma familial « un couple + leurs enfants » est de plus en plus présent dans la société camerounaise.

« Nous sommes quatre à la maison. » Dite comme cela il y a quelques années, cette phrase en aurait énervé plus d’un. Mais aujourd’hui, elle tend à se banaliser. Le nombre de familles composées d’un père, d’une mère et de leurs enfants ne tient plus seulement sur les doigts de la main. Pour Maurelle Eteme, contrôleur financier, le modèle de la famille nucléaire a tout son sens. « L’attention des parents est centrée sur les enfants. Ils sont davantage suivis et reçoivent une meilleure éducation», dit-elle. Et d’ajouter : « Les autres enfants peuvent ne pas s’adapter au style de vie des membres de la famille et se sentir lésés dans l’alimentation ou l’éducation. »

Aurélie Foayong, ménagère, est dans la même logique. « Je ne suis par contre la famille élargie mais l’expérience m’a mise en garde. » La quadragénaire relate : « Une fois, j’ai pris le fils d’une de mes cousines sous mon aile. Par la suite, il a dû être hospitalisé à cause d’un palu récalcitrant. Ma cousine a sous-entendu que je ne me suis pas assez occupée de son enfant et que je réservais un traitement de faveur à mes fils et pas au sien.»

Martin Mokpa, garagiste, père de quatre enfants, donne son avis : « Nous vivons très bien comme ça. Quand j’étais plus jeune, mon père m’a envoyé chez son grand-frère. Son épouse a congédié la dame de ménage pour que j’effectue toutes les tâches ménagères de la maison. Je ne veux pas que ça arrive à mes enfants.» Le modèle européen a donc bien fait son nid. « D’une part on a l’impression que cette forme favorise l’individualisme, mais d’autre part elle responsabilise les parents », explique un sociologue.