Quelle que soit la manière avec laquelle ils ont quitté le pouvoir, les anciens présidents François Bozizé et Michel Djotodia ont peu de possibilités de le reconquérir un jour. Parce qu’ils ont réussi le tour de force d’agacer le monde entier en continuant d’entretenir l’insécurité en Centrafrique par des méthodes apocalyptiques qui n’ont aucun respect pour la vie humaine mais qui servent leurs intérêts au détriment de la paix et l’avenir du pays.
Bien qu’ils aient voulu faire croire qu’ils ne continuent pas de déstabiliser la République centrafricaine, le comité des sanctions du Conseil de sécurité de l’Organisation des nations unies a pu démontrer que François Bozizé, Michel Djotodia et leurs anciens proches collaborateurs ont « commis ou soutenu des actes qui vont à l’encontre de la paix, de la stabilité et de la sécurité » dans le pays . Le conseil de sécurité a ainsi adopté des sanctions contre les anciens dirigeants qui se traduisent par un gel des avoirs et une interdiction de voyager. Le président américain, Barack Obama, a emboîté le pas à l’O.N.U, mardi dernier, en décrétant des sanctions contre les anciens dirigeants François Bozizé et Michel Djotodia ainsi que trois autres responsables accusés par la Maison blanche de contribuer aux violences en Centrafrique . Le chef de l’exécutif américain a également décidé de mettre en place un cadre de sanctions plus étendues en constatant que la persistance de l’insécurité en Centrafrique constitue une menace contre la sécurité et la politique étrangère des Etats-Unis . Au-delà de leur sévérité, ces sanctions ont surtout une valeur exemplaire. Elles sont destinées à dissuader tous les comportements belliqueux au moment où les ex-séléka et les anti-balaka continuent de commettre de nombreuses exactions. L’avenir de la Centrafrique ne peut certainement pas être assuré par ces troupes fanatisées qui ne jurent que par la haine et la négation des autres Centrafricains. D’où la nécessité de maintenir le choix des sanctions contre les ennemis de la paix. Il s’agit aussi d’opter pour l’application rigoureuse du programme de désarmement, démobilisation, réinsertion (D.D.R.), la disqualification des anciens dirigeants et de leurs proches collaborateurs pour les prochaines échéances électorales, la mise sur pied d’une armée et d’une police nationales avec le concours des forces internationales ainsi que la réactivation des mécanismes de dialogue et de réconciliation.