La capitale française accueille un sommet franco-africain sur la question. Objectif : mobilisation internationale pour l’éradication de la secte islamiste.
Soleil estival, température de 7°. Ce 14 mai 2014 est visiblement une journée de train-train quotidien dans la capitale française. Où grâce au beau temps, le va-et-vient incessant des parisiens sur les trottoirs se fait volontiers plus intense. Et les embouteillages interminables aux heures de pointe donnent au visiteur l’impression d’une ville qui vit sa petite vie des jours ordinaires, renfermée sur ses propres problèmes et sur ses habitudes. Une impression démentie dès que le visiteur franchit le seuil des milieux diplomatiques.
Le Quai d’Orsay, ministère français des Affaires étrangères est depuis le début de la semaine, et plus que de coutume, une vraie fourmilière, où se succèdent les réunions de mise au point de la rencontre prévue ce samedi autour du président français, François Hollande. L’idée officialisée le weekend dernier par le numéro un français est en train de prendre forme au fil des contacts entre les services techniques français et ceux des pays et organismes invités. Le sommet franco-africain sur la sécurité au Nigeria est bel et bien prévu ce samedi 17 mai au palais de l’Elysée, à Paris. La date est confirmée, comme le rappelle Lejeune Mbella Mbella, ambassadeur du Cameroun en France.
Cette nouvelle concertation autour du président François Hollande et relative à la sécurité sur le continent africain devrait donc enregistrer la participation du Cameroun, du Nigeria, du Tchad, du Bénin et du Niger. Des représentants de l’Union européenne, des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne sont également annoncés à ces assises.
Le programme du sommet tient sur trois grands moments. D’abord un déjeuner offert samedi midi par le président de la République française aux chefs de délégations. Ce beau monde se retrouvera ensuite pour une séance plénière prévue pour durer près de trois heures d’horloge. Ce sera le lieu d’évoquer le principal sujet à l’ordre du jour du sommet : la sécurité en relation avec les actions dévastatrices de la secte islamiste Boko Haram. La nébuleuse sévit au Nigeria depuis plusieurs années et semble portée sur un développement tentaculaire dans les zones frontalières de ce pays. C’est le sens de la présence au sommet de tous les pays limitrophes du Nigeria. Sur ce sujet, le sommet a l’ambition de susciter une mobilisation de toute la communauté internationale pour éradiquer les activités de Boko Haram et de tous les mouvements terroristes présents sur le continent. L’épisode des 200 lycéennes enlevées et détenues par la secte n’est pas encore achevé, comme pour rappeler l’urgence d’une action de grande envergure. Une conférence de presse et une déclaration finale devraient conclure les travaux de Paris samedi soir.
Le Cameroun, pour sa part, va certainement se sentir dans son élément. La sécurité en général et la sécurité en Afrique, sont une préoccupation essentielle du président de la République. Paul Biya qui a déjà initié et organisé en juin 2013, le sommet sur la paix et sécurité dans le golfe de Guinée sait donc de quoi on parle. D’autant plus que l’Extrême-Nord de son pays a été régulièrement, ces derniers mois, le théâtre d’enlèvements par des bandes armées venues du Nigeria voisin. Deux d’entre elles se sont soldées par des libérations saluées en leur temps par la communauté internationale. Mais comme le relèvera assurément le sommet de Paris, le défi est permanent et l’adversité suffisamment sérieuse. Illustration avec ces trois autres religieux encore aux mains de leurs ravisseurs. Le combat demande donc une plus grande mutualisation des forces et des moyens. Et c’est la grande attente de Paris.
