Le chef de l’Etat camerounais était l’un des plus attendus à Paris. Les observateurs n’ont pas été déçus.
Dans la cour d’honneur du palais de l’Elysée, Paul Biya vient d’arriver ce samedi matin. Le président de la République et son homologue français, qui l’accueille à sa descente de voiture, sont visiblement heureux de se retrouver, moins de six mois après le sommet pour la paix et la sécurité tenu en ces mêmes lieux en décembre dernier. Tant et si bien que les deux hommes engagent immédiatement une discussion animée. Ils en oublient presque les dizaines de photographes et de cameramen venus immortaliser le sommet. Il faudra donc que les chasseurs d’image se rappellent bruyamment au bon souvenir des deux personnalités pour qu’elles interrompent leur échange. Juste le temps de satisfaire les impatients, François Hollande et son hôte reprennent bientôt leur discussion, jusqu’à ce que leurs silhouettes disparaissent à l’intérieur du palais présidentiel.
Le cliché pris samedi à Paris rejoint le regard de ce haut responsable du ministère français des Affaires étrangères, qui qualifie le président Biya de « sage d’Afrique ». L’expression a pris toute sa signification dans la configuration du dispositif d’arrivée au palais de l’Elysée. C’est donc tout naturellement que le Paul Biya a eu les honneurs du protocole. Dernier chef d’Etat à être accueilli dans la cour d’honneur et premier à prendre congé du président Hollande à la fin des travaux, le « sage d’Afrique » a ainsi été confirmé dans sa posture de doyen, avec les égards qui vont avec. Et sa sortie remarquée lors de la conférence de presse a laissé l’image d’un homme expérimenté portant haut et fort le message d’une Afrique qui refuse de subir le terrorisme.
Le sommet de Paris aura en tout cas tenu ses promesses côté ambiance. Paul Biya, toujours aussi bon sujet pour les médias a été au rendez-vous. Tout comme l’ensemble des participants attendus. L’enjeu de la rencontre aidant, tous sont venus à Paris avec la ferme volonté d’en découdre avec la menace grandissante nommée Boko Haram. Les conclusions du sommet reflètent bien cette détermination. Et comme aime à la dire le chef de l’Etat camerounais, « l’heure est à l’action ». L’ennemi commun impose une veille et une riposte de tous les instants. Il va maintenant falloir répondre à Boko Haram qui a frappé à la veille du sommet. Les échos de cette attaque sont évidemment parvenus à Paris. Et Paul Biya a été interrogé sur la fréquence des exactions dans la partie septentrionale de son pays. Réponse du berger à la bergère : « Ce n’est pas moi qui dicte les choix de Boko Haram ». La réplique est sans équivoque : pas de place pour les polémiques inutiles et les insinuations mal placées.
