Le désormais évêque émérite de Maroua-Mokolo a décidé de se reposer après des décennies de charges sacerdotales et épiscopales.
Membre de la congrégation des petits frères de l’Evangile, Mgr Philippe Stevens est arrivé au Cameroun en 1965 à l’âge de 28 ans. Il sera consacré prêtre en 1980 par Mgr Jacques De Bernon, alors évêque du diocèse de Maroua Mokolo. Le 15 juin 1995, il est promu à la charge d’évêque. Laquelle charge, il ne voulait visiblement plus porter. Parce que fatigué. Il dira d’ailleurs qu’il a décidé de se faire décharger pour des raisons de santé, car voudrait-il maintenant aller se reposer dans un « saré ». L’évêque Emérite Philippe Stevens qui s’en va, cumule plusieurs décennies de mission pastorale à la tête du diocèse de Maroua-Mokolo. Avant de partir, Philippe Stevens a invité les fidèles à vivre dans l’harmonie avec son remplaçant qu’il qualifie d’« un homme de valeur, un grand croyant rempli d’amour et d’humour ».
L’homme qui s’en va, laisse à son remplaçant, l’évêque Bruno Ateba, un riche héritage. Le diocèse de Maroua-Mokolo a vu le jour le 11 mars 1968 comme préfecture apostolique pour devenir effectivement diocèse le 29 janvier 1973. Il couvre trois départements: Mayo-Sava, Mayo-Tsanaga et Diamaré. Il s’agit de plus de 150.000 fidèles parmi lesquels 80.000 baptisés. Tous sont repartis dans 35 paroisses et 08 districts paroissiaux avec 55 prêtres diocésains venant de 22 pays. Côté santé, le diocèse compte 13 institutions hospitalières, au niveau éducation, il compte 03 écoles maternelles, 46 écoles primaires et 03 collèges parmi lesquelles, le célèbre Collège Jacques de Bernon fondé en 2000 par Mgr Philippe Stevens.
A ce sujet il dira d’ailleurs que « jamais le but avait été d’assurer des diplômes à une certaine élite ni, encore moins, dans un but de profit lucratif. Notre seul but a été de former les jeunes sur les plans spirituel, éthique, social, intellectuel et même technique, pour qu’ils soient demain les artisans du progrès économique et social de notre région de l’Extrême-Nord », dit-il. C’est certainement, fort de ce caractère d’entrepreneur engagé, qu’il a reçu des vibrants hommages de toute la communauté catholique, surtout des cadres de cette église qui n’ont ménagé aucun effort pour saluer le travail qu’il a abattu. Son remplaçant lui dira d’ailleurs que « le diocèse de Maroua-Mokolo te dit au revoir, mais, nous te demandons de rester avec nous car nous avons besoin de ta riche et grande expérience ».
