La nouvelle équipe, annoncée depuis lundi dernier, devra mettre un terme à l’insécurité et organiser les élections.
Quel cabinet pour sortir la Centrafrique de la crise ? Mercredi encore, les Centrafricains étaient dans l’expectative, lorsque nous mettions sous presse, trois jours après la promesse de leur Premier ministre. Lundi, dans un discours à la nation, André Nzapayéké a annoncé qu’une nouvelle équipe gouvernementale serait désignée « dans les prochaines heures ». Le chef du gouvernement a même donné des indications sur sa forme, en parlant d’un cabinet de large rassemblement. Grâce à ce « rééquilibrage régional », toutes les 16 préfectures du pays seront, pour la première fois, dans l’histoire du pays représentées au gouvernement, avec un objectif primordial : « accélérer le rythme de la transition ». Autre innovation : l’introduction dans le fonctionnement de l’Etat de la notion de « ministres-résidents ». Ainsi, les membres du gouvernement résideront dans leurs localités d’origine, « pour faire remonter au gouvernement, en étroite collaboration avec le Conseil national de Transition (CNT), les préoccupations des populations de l’arrière-pays.
En outre, au chapitre des missions du gouvernement « aménagé », la priorité restera la sécurité, avec un intérêt particulier pour la reconstruction rapide des forces de défense et de sécurité. L’amélioration de la gestion de la chose publique, la lutte contre l’exclusion et contre les pratiques discriminatoires dans l’administration, en vue de l'organisation des élections d'ici février 2015, seront aussi parmi les principales préoccupations.
Cette sortie du Premier ministre est intervenue alors que la Séléka a annoncé, la veille, l’installation de son état-major à Bambari au nord, et l’instauration d’une administration autonome dans cette partie du pays. Le Premier ministre centrafricain a d’ailleurs condamné dans son discours, ces « velléités sécessionnistes » et martelé qu’ « aucune existence physique d’un état-major militaire ou d’une administration parallèle ne sera tolérée sur les 623 000 km² qui constituent le territoire Centrafricain ».