Les journées consacrées au continent lancées lundi à Yaoundé s’intéressent cette année au travail de la terre.
Le ministre des Relations extérieures (Minrex), Pierre Moukoko Mbonjo, a suggéré à l’auditoire qui assistait lundi à Yaoundé au lancement officiel des journées de l’Afrique dans la cour arrière de son ministère, de considérer davantage la volonté et les actions engagées par tous les pays africains en faveur du développement de l’agriculture.
Comme tous les 25 mai, anniversaire du regroupement continental, l’Afrique s’offre, en effet, un moment de célébration et d’examen. Le sujet de sa préoccupation est l’agriculture et la sécurité alimentaire sur le continent. Si les Africains n’ont pas tous accompli, au même niveau, la résolution panafricaine de juillet 2003 d’affecter 10% du budget des Etats de l’Union africaine (UA) à l’activité du monde paysan, ils sont tout sur le bon chemin. Leur résolution s’est d’ailleurs renforcée à l’occasion de l’adoption de l’agenda 2063 de l’Afrique qui s’organise autour de trois ambitions : la paix, l’intégration et la prospérité.
Cette dernière préoccupation est d’autant plus importante, ont souligné les discours du Minrex et de la présidente de la Commission de l’Union africaine, qu’elle alimente les deux autres. A l’image de l’économie générale de l’Afrique, elle est cependant en croissance, s’est satisfait Pierre Moukoko Mbonjo. Il reste aux gouvernements de continuer à mettre l’accent sur des intrants généraux, décisifs à la germination. L’on parle là de financements des agriculteurs notamment les modestes fermiers, de solutions à la transformation des produits de la terre ; de formation des travailleurs de la terre ou encore de mécanisation…
Yaoundé, pour sa part, a déjà tracé son sillon. En avril dernier, le Plan national d’investissement agricole a élaboré son budget d’investissement pour les six années à venir. 3350 milliards de F seront nécessaires pour le réaliser. Ils traduiront, une fois dans les champs et élevages, la volonté politique que le même gouvernement a exprimée un an plus tôt, en adhérant au Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine, rejeton du Nepad.
C’est dire que le continent récemment considéré comme condamné, estimera encore le Minrex, est tout au contraire le continent d’avenir. Même si la croissance du produit intérieur brut agricole n’est qu’une étape et le chemin à parcourir demeure long. La réflexion, à cet égard, comme sur d’autres sujets, se poursuivra au cours de cette semaine. Le gouvernement rencontrera, par exemple, les ambassadeurs africains du corps diplomatique à Yaoundé ce matin. Demain, un forum s’ouvrira à l’Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC) sur le thème de ces journées de l’Afrique.
