La rencontre transfrontalière tenue le 15 mai dernier à Rhumsiki (Extrême-Nord) vise à étouffer l’épidémie.
L’identification des stratégies pour une lutte concertée contre le choléra en zone frontalière a fait l’objet d’une rencontre entre les personnels de santé du Cameroun et du Nigeria et les partenaires de l’OMS et Plan Cameroon. La concertation s’est tenue à Rhumsiki, localité située à 23 km de Mictchika (Nigeria) et 12 km de Mogodé (Cameroun), et avait une seule motivation : « agir ensemble pour étouffer dans l’œuf l’évolution du choléra ». Pour faciliter cette bataille, « les autorités administratives, traditionnelles et municipales ont été impliquées afin qu’elles conjuguent elles aussi leurs efforts pour sauver des vies », dira le Dr Rebecca Djao, délégué régional de la Santé publique pour l’Extrême-Nord, porteur du projet.
Pour planter le décor, les représentants des deux pays ont présenté chacun la situation actuelle dans son pays afin d’en dégager des résolutions. Au Cameroun, par exemple, depuis le déclenchement de l’épidémie avec le premier cas constaté à Séna, près de Mictchika, le 26 avril 2014, 34 cas dont deux décès auraient déjà été enregistrés. Du côté du Nigeria où l’épidémie est déclarée depuis janvier 2014, 7 418 cas de choléra ont été enregistrés avec 87 décès. Des cas qui sévissent dans trois districts de Adamawa State, état fédéré frontalier au Cameroun.
Les exposés des uns et des autres, l’on retiendra que les causes de la maladie sont les mêmes. Entre autres : la non-disponibilité de l’eau potable, la non-utilisation des latrines ou leur manque, la grande mobilité des populations des localités transfrontalières, la résistance des populations au changement de comportement, la saison des pluies… Les deux parties, avant de se séparer, ont pris des résolutions qui leur permettront de combattre ensemble cet ennemi commun. Il s’agit notamment du partage d’informations sur le mouvement des personnes, des mesures prises dans chaque pays, de l’échange des données épidémiologiques, du partage d’expériences, de l’implication effective des autorités traditionnelles, administratives, etc.
