En tournée, le gouverneur a aussi fustigé la mauvaise exécution de certains chantiers dans cet îlot de Douala 6e.
L’arrondissement de Douala 6e a constitué la première étape de la tournée du gouverneur du Littoral, Joseph Beti Assomo, dans le cadre de sa tournée économique dans le Wouri. Occasion pour lui de réaffirmer l’importance de ce territoire insulaire. « En inversant l’ordre des arrondissements, j’ai voulu prouver la place particulière que Manoka occupe dans l’échiquier administratif du Littoral et du Cameroun », déclare Joseph Beti Assomo. Parmi les objectifs de cette étape également, « apporter aux serviteurs de l’Etat en service à Manoka, le message d’encouragement du chef de l’Etat ». Car pour le gouverneur, travailler à Manoka ne peut être assimilé à une affectation disciplinaire. Voilà pourquoi l’autorité administrative désapprouve avec énergie le comportement des agents de l’Etat qui désertent leurs postes, ou tentent de s’y soustraire par divers procédés, à l’instar de la confection des dossiers médicaux.
Par ailleurs, Joseph Beti Assomo a constaté par lui-même certaines difficultés liées à l’exécution des chantiers à Manoka. D’une part, certains patinent car les coûts sont calibrés de manière uniforme sur l’ensemble du territoire. C’est le cas de celui concernant le hangar de marché. « Du fait de son insularité, les entrepreneurs transportent tout depuis Douala, ce qui a un coût. Cette situation commande qu’on ajoute quelque chose dans le cas de Manoka », pense Albert Dooh-Collins, député Wouri-Centre et élite locale. D’autre part, certains travaux sont exécutés mais les édifices non occupés. Il en est ainsi des services du Minepia, achevés depuis un an et vides du fait de certaines incompréhensions dans les procédures de livraison des chantiers. « Nous avons demandé à ce service de regagner son bâtiment », déclare Joseph Beti Assomo.
Au plan infrastructurel, les perspectives sont cependant bonnes pour Manoka. En effet, le gouvernement, à travers la Cud, au titre de son programme triennal 2014-2016, a octroyé à la localité des crédits d’un montant de plus de 1,5 milliard F pour la mise en place de certaines infrastructures, notamment l’aménagement en pavés des rues du plateau central, la construction de la route Manoka-Mbengue-Dikoume, l’installation d’un réseau d’éclairage public par énergie solaire, la construction d’un débarcadère. Dans le même temps, un projet de développement intégré de l’ensemble de l’île est en cours de conception.
Située à l’estuaire du fleuve Wouri, au large du port de pêche de Youpwè, Manoka compte environ 40.000 âmes vivant sur une superficie de 365 km2. Selon le maire de la localité, Ernest Edimo, le territoire a été découvert en 1929 par un pêcheur du village Oloungue par Mouanko. A la recherche du vin de palme, celui-ci trouve une île où poussent beaucoup de palmiers qu’il baptise, « Malende ». Quelques années plus tard, Sœur Monica, religieuse de Marienberg, décède sur l’île et y est inhumée. En hommage, les riverains nomment alors le lieu « Monica », qui du fait de la mauvaise prononciation deviendra « Manoka ». In fine, le gouverneur du Littoral a achevé cette première journée par l’île de Cap Cameroun, réputée pour ses crevettes. Ici, sur le plan sécuritaire, les populations demandent l’établissement d’un poste fixe de gendarmerie ou de la police.
