Une campagne initiée par le Comité national de lutte contre cette maladie a débuté mardi à Yaoundé.
Certaines sont venues dès les premières heures pour trouver leur place dans la longue file d’attente qu’a drainée la campagne de dépistage des cancers du sein, du col de l’utérus et de la prostate mardi à Yaoundé. A 10h, une centaine de personnes se faisaient déjà enregistrer à l’entrée du bloc opératoire de la maternité principale de l’Hôpital central de Yaoundé. La suite prévoit que les patients soient conduits auprès d’un des membres de l’équipe du Comité national de lutte contre le cancer pour la préparation psychologique et physique. Julie Noah est parmi les toutes premières à être reçues. La ménagère de 44 ans, mère de huit enfants, affiche un air serein dans le couloir qui mène au bloc opératoire. « Mon dernier dépistage date d’il y a quatre ans et s’est bien déroulé. Si je suis là aujourd’hui c’est parce je sais qu’il y a toujours des risques et que passé un certain âge, il faut se faire dépister.»
Si pour Julie Noah, la visite est une routine, pour Marthe Edou, 48 ans, elle a une toute autre symbolique. « J’ai déjà vu des personnes souffrir de cette maladie en particulier ma belle-sœur et ma nièce et ça fait atrocement mal. Je n’aimerais pas l’avoir et si jamais c’est le cas, j’aimerais pouvoir le savoir tôt pour mieux me prendre en charge.» D’ailleurs, les questions de prise en charge et de prévention sont également au cœur de la campagne de dépistage. Angèle Mengue Me Mfen, major du bloc opératoire de la maternité principale de l’Hôpital central et membre du CNLC, explique : « Nous donnons des consignes aux patients sur les dispositions à prendre, pour être à l’abri du cancer (bonnes alimentation et hygiène de vie). Certains résultats sont disponibles immédiatement après la consultation mais en cas de problème, nous sommes obligés de faire une biopsie. Nous allons faire examiner des prélèvements.»
La tranche d’âge privilégiée par le CNLC pour ce dépistage financé par l’Etat du Cameroun à travers le ministère de la Santé publique se situe entre 35 et 65 ans. Les résultats glanés à l’Hôpital central seront transmis à la direction générale. « L’hôpital va accompagner les éventuels malades en termes de soins», a garanti la major. Le Cameroun compte 12 000 nouveaux cas de cancer chaque année. Selon des chiffres de 2005, les cancers les plus courants chez les hommes sont celui du lymphome (22%) et de la prostate (12,5%). Les femmes sont davantage atteintes par le cancer du sein (30%) et du col de l’utérus (20%). Les consultations, également en cours à l’Hôpital de district de Djoungolo à Yaoundé, prennent fin mercredi à 16h.
