Garoua a réuni samedi dernier le ban et l’arrière-ban des forces vives de ces régions mobilisées contre les menées de la secte islamiste.

Les élites et les populations des régions du Nord et de l’Adamaoua sont plus que jamais mobilisées pour mettre hors d’état de nuire la secte islamiste Boko Haram. Elles ont pris le ferme engagement samedi 31 mai dernier à Garoua, de se mobiliser dans la logique de la déclaration de guerre annoncée sans ambages par le chef de l’Etat au sortir du récent sommet de Paris sur la sécurité au Nigeria. Le chef-lieu du Nord a, en effet accueilli, au cours du week-end écoulé, la réunion de sensibilisation des populations de cette région et de l’Adamaoua sur la situation d’insécurité liée à la secte Boko Haram. Précédée dans la matinée par une concertation à huis clos des élites politiques dans les locaux des services du gouverneur du Nord, la rencontre s’est déroulée dans l’amphithéâtre de l’Ecole des spécialistes de la Faune de Garoua.

Ouvertes à 16 h, les assises de Garoua se sont achevées à 20h30, au terme d’échanges passionnants et parfois passionnés entre les participants estimés à plus d’un demi-millier. A la manœuvre pour diriger les échanges avec un rare doigté, Sa majesté Aboubakary Abdoulaye, lamido de Rey Bouba, premier vice-président du sénat et coordonnateur régional du RDPC pour le Nord. Autour de lui à la tribune d’honneur, on a retrouvé : le ministre d’Etat ministre du Tourisme, par ailleurs président de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), Bello Bouba Maïgari ; le ministre de l’Education de base, Mme Youssouf Adidja Alim ; le ministre de la Communication, par ailleurs, président du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), Issa Tchiroma Bakary ; M. Hamadjoda Adjoudji, envoyé spécial du Comité central du RDPC ; le ministre délégué à la présidence chargé des Marchés publics, Abba Sadou ; le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement durable, Nana Aboubacar Djallo ; le secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Forêt et de la Faune, Mme Aladji Boukar Koulsoumi ; le secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Santé, par ailleurs, lamido de Garoua, Alim Hayatou ; le secrétaire d’Etat auprès du MINDEF chargé des Anciens Combattants et Victimes de guerre, Koumpa Issa ; la présidente du Bureau national de l’OFRDPC, Mme Yaou Aïssatou ; les envoyés spéciaux du chef de l’Etat, Jean Baptiste Bokam, secrétaire d’Etat auprès du MINDEF chargé de la Gendarmerie et Martin Mbarga Nguele, délégué général à la Sûreté nationale ; le gouverneur du Nord, Otto Joseph Wilson ; le préfet de la Bénoué, Amadou Alhadji Bouba.

Outre la présence massive des élites extérieures et intérieures, les assises de samedi dernier à Garoua ont connu la participation de nombreuses autorités traditionnelles (lamibé, djaoro et lawan) de la région du Nord, de même que celle des responsables religieux tant musulmans que chrétiens. Au fil des interventions qui ont précédé les débats à huis clos, une constante s’est dégagée : les fils et filles du septentrion entendent se mobiliser comme un seul homme pour apporter leur soutien à la lutte contre la secte Bako Haram. « Nous ne sommes pas des Boko Haram. Nous ne soutenons pas le Boko Haram. Nous ne soutiendrons jamais le Boko Haram », a ainsi martelé le lamido de Rey Bouba. Un dignitaire musulman a renchéri dans le même registre, en déclarant : « L’Islam condamne tous les actes de Boko Haram. L’islam au Cameroun dit que les actes de Boko Haram ne sont pas des actes islamiques ». Envoyés spéciaux du chef de l’Etat pour la circonstance, le SED et le DGSN ont exprimé leur satisfaction par rapport à la mobilisation sans précédent des forces vives du Nord et de l’Adamaoua, dont la rencontre a posé les bases de la nécessaire union sacrée qu’appelle la guerre lancée contre la secte islamiste Boko Haram.

A l’issue d’échanges nourris conclus sur une note de satisfaction générale, les participants ont adopté par acclamation la déclaration de Garoua, en réponse à l’appel du président Paul Biya à la mobilisation de la défense populaire.