Somme à payer pour l’habitation qui obstrue un drain et provoque des inondations au lieu dit « Météo » à Douala.
En prélude aux travaux de démolition de l’immeuble R+8 au lieu dit « Météo » à Bonapriso, le délégué du gouvernement auprès de la Cud, Fritz Ntonè Ntonè, a procédé à une réunion d’information avec les riverains de l’édifice. Il s’agissait entre autres, d’une concertation au sujet des modalités de destruction de l’immeuble et des mesures de sécurité à adopter. L’immeuble en question non seulement tombe en ruine mais aussi menace le voisinage. En plus, il obstrue un drain souterrain, provoquant des inondations dans ce quartier pourtant considéré comme cossu. De source officielle, le coût de sa démolition est estimé à 120 millions F.
« Dans la chronologie des choses le bâtiment a trouvé le drain. C’est le passage naturel de l’eau qu’on a juste amélioré en faisant un drain souterrain. Donc, si on remonte plus loin, on pourrait trouver des incongruités dans l’acquisition du terrain. Normalement, il ne devrait pas avoir d’immatriculation sur cette parcelle », déclare Fritz Ntonè Ntonè. Pourtant, du côté des ayants droit de l’édifice, on estime que tout est en règle. « Nous sommes acquéreurs de bonne foi de ce terrain pour lequel nous avons un titre foncier et un permis de bâtir. Mais si l’immeuble est qualifié de dangereux, nous ne nous opposons pas à sa destruction », confie un membre de la famille. Par ailleurs, l’immeuble se trouve sur le trajet du projet d’aménagement pluvial de Douala, qui consiste notamment au recalibrage et à la construction de 42 km de linéaire de drain. D’après la Cud, le trajet du projet jouit d’une déclaration d’utilité publique de 5 à 7 m de part et d’autre du tracé du drain.
Selon le colonel Jackson Kamgaing, commandant du Génie militaire de Douala, à qui la destruction de l’immeuble a été confiée, l’habitation sera démolie à l’aide d’explosifs, compte tenu de sa vétusté. Considérant la nature de la destruction et la mauvaise structure de l’immeuble, des mesures de sécurité s’imposent pour le voisinage. « Il n’y a pas de plan de ferraillage de la structure et on voit bien que les calculs de structure n’ont pas été bien faits sur ce bâtiment. Des périmètres de sécurité seront définis : un périmètre réduit, un périmètre rapproché et un périmètre éloigné. Nous ferons tout pour que ça se passe le mieux possible », déclare le colonel Jackson Kamgaing.
Des déguerpissements momentanés sont prévus dans le voisinage pour les besoins de cette opération délicate, ainsi que des mesures de protection au sujet des débris lors de l’explosion. L’opération de préparation devrait prendre entre 45 jours et deux mois. Côté riverains, des préoccupations ont été exprimées au sujet du dédommagement en cas de dégâts sur leurs habitations, ainsi qu’au sujet des mesures de relogement temporaire.
