Quelque quatre cents avions chinois sortis du complexe industriel de Xi’An, sont exploités en Chine et ailleurs.
Il est quasiment impossible lorsqu’on passe quelque temps à Yan Liang, dans la commune chinoise de Xi’An, de ne pas remarquer le mouvement pendulaire de centaines de cyclistes en uniforme, pantalon bleu pétrole et blouson bleu ciel. Ce sont les ouvriers de l’usine aéronautique Xi’An Aircraft Industry, lesquels, deux fois pas jour, se rendent et reviennent du travail. Dans ce complexe industriel couvrant 450 ha, sont rassemblés, prêts à voler les avions MA 60.
L’usine emploie 21 000 personnes, toutes habillées du même uniforme, du directeur à l’ouvrier spécialisé, en passant par le contremaître. Dans ce complexe, on travaille aussi sur l’armement militaire, la fabrication d’avions de guerre, à l’instar de H6. Mais ce volet est top secret. Par contre, Chang Yu Lung, directeur du marketing de l’Aviation civile, qui nous fait visiter par bus certains ateliers, n’est pas avare en détails sur ce qui s’y fait.
Le complexe industriel de Xi’An, pour ce qui est du volet aéronautique, fabrique des pièces de nombreux types d’avions parmi les plus connus et les plus compétitifs de l’heure, des Boeing et des Airbus, propriétés respectives des Etats Unis et de l’Europe. Parmi les pièces ainsi fabriquées à Xi’An, se trouvent notamment, les ailes des Airbus 319 et 320, une partie du fuselage, ainsi que l’empennage horizontal et vertical du Boeing 737, le volet intérieur du Boeing 787… Deux tiers des Boeing exploités dans le monde sont équipés d’empennages verticaux fabriqués par les usines de Xi’An, à en croire Chang Yu Lung. Dans ce complexe, l’on travaille également sur les ATR. La partie arrière du fuselage de cet avion, ainsi que les caissons de ses ailes, sont fabriqués sur place.
Pour le MA 60 dont la propriété intellectuelle est entièrement chinoise, selon Qiu Lijun, directeur adjoint du département Afrique de AVIC International, certaines pièces entrant dans l’assemblage final ne sont pas produites localement. Ainsi, par exemple, du moteur qui est de fabrication canadienne. Mais aussi l’avionique, c’est-à-dire les équipements électroniques, qui viennent des Etats Unis d’Amérique. Un syncrétisme industriel qu’explique Martin Mpana, ambassadeur du Cameroun à Beijing, lequel a participé à la phase technique des négociations d’achat de MA 60 par le Cameroun : « la construction des avions aujourd’hui, constitue en fait un assemblage de pièces de plusieurs provenances ».
D’une capacité d’une cinquantaine de places, conçu pour des liaisons de courte distance. Son moteur turbopropulseur associe aux hélices extérieures les caractéristiques des réacteurs. Ce qui explique, selon le commandant de bord camerounais, Charles Dongue, rencontré à Xi’An, sa sobriété en combustible. L’usine de Xi’An a une capacité de montage de six avions par mois. Soit 40 par an.
