Petit à petit, les Ivoiriens renouent le fil du dialogue. La crise post-électorale de 2011 et son cortège de morts semblent lointains. Les Ivoiriens de tous bords semblent s’être résolus à regarder vers l’avenir. Ces derniers jours, des signes d’une véritable décrispation se multiplient. Concrètement, les discussions entre l’opposition et le gouvernement qui depuis la fin de la crise post-électorale étaient empreintes de méfiance, voire de défiance ont pris une nouvelle tournure. Le Front populaire ivoirien (FPI), le parti de l’ancien président, Laurent Gbagbo qui jusque-là traînait les pieds pour dialoguer avec le gouvernement, est revenu à de meilleurs sentiments.
Et si le FPI se montre plus conciliant, c’est bien parce que le régime du président Alassane Ouattara a multiplié les gestes d’apaisement. Plusieurs anciens dirigeants du précédent régime qui avaient été arrêtés au terme de la crise post-électorale ont recouvré la liberté. Et il y a quelques jours, le gouvernement avait déclaré que 150 nouveaux prisonniers seraient remis en liberté. 50 ont déjà effectivement retrouvé leur famille. Ce geste devait marquer le retour du dialogue entre le pouvoir et le Front populaire ivoirien. Ce dialogue politique a été amorcé de nouveau, il y a quelques jours, entre le ministre chargé des Affaires présidentielles Jeannot Ahoussou et le Front populaire ivoirien. Il devait aplanir les divergences et surtout amener les responsables du FPI à lever leur mot d'ordre du boycott du recensement démographique qui a lieu en ce moment en Côte d’ivoire.
La situation des exilés pro-Gbagbo et la situation des détenus proches de son parti, ainsi que la situation des maisons occupées de force depuis la crise ont, à nouveau, été abordées. Les premiers effets sont déjà là. Plusieurs anciens barons du régime Gbagbo ont ainsi pu reprendre possession de leurs habitations ou de leurs bureaux. Davantage, il y a quelques jours, le président du FPI, Pascal Affi N’Guessan a entamé avec la « bénédiction » du gouvernement une nouvelle tournée dans le Nord du pays pour rencontrer les militants du FPI, y compris Simone Gbagbo, l’ancienne première dame toujours incarcérée dans le Nord de la Côte d’ivoire. Le dialogue direct entre le gouvernement et le FPI associé au travail entrepris depuis plus de deux ans par la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR) attestent en tout cas que les Ivoiriens sont prêts à tourner la page du passé. D’un triste passé !
