Depuis quelques semaines, Yaoundé est inondé de gadgets aux couleurs des Lions.

Bâtiment 16, du marché Mokolo à Yaoundé. Ici, c’est la grande place où la plupart des vendeurs de maillots, écharpes, casquettes et autres gadgets de sport se ravitaillent. Hier, alors que le soleil darde de toute son ardeur, une myriade de personnes se bousculent, discutent, marchandent à tue-tête. Un produit particulier semble attirer toutes les attentions. Apparemment une nouveauté. Il s’agit d’un maillot nappé de plusieurs photographies de Samuel Eto’o Fils, le capitaine des Lions indomptables. Bien que le stock semble loin de l’épuisement, il est question pour chacun de ces chasseurs de mode d’acquérir un spécimen ou mieux, quelques paquets destinés à l’usage personnel ou à la revente.

La spéculation ne pouvait attendre meilleur environnement, pour installer son nid. Du coup, c’est très souvent à la tête du client que se décide le prix de vente. A l’inquisition, on apprendra que la moyenne se situe autour de 1 700 et 2 100 F par pièce (taille adulte) et au prix de gros. Pour ce qui est des tailles enfants, le prix peut descendre jusqu’à 1 100 F. Autant les grossistes se frottent les mains, autant leurs clients, très vite mués en revendeurs, ne sauraient se plaindre. Au contraire. Sur les étals situés à peine quelques mètres plus loin du bâtiment 16, les prix commencent leur valse. Les maillots pour enfants ont vite grimpé autour de 2 000 à 2 500 F, tandis que ceux de grande taille plafonnent à 4 500 F et parfois plus, lorsque le client ne s’y connaît pas… Et ça, c’est juste pour les maillots pour petites bourses, faits maison. Car il y en a d’autres qu’on retrouve en friperie, qui peuvent aller jusqu’à 10 000 F et même le maillot officiel de l’équipe nationale, qui se vend à environ le double…

A côté du maillot, qui est de toute évidence la grande vedette de ce commerce circonstanciellement juteux, quelques autres gadgets se fraient leur chemin. Des écharpes aux couleurs nationales à 1 000 F, des casquettes entre 500 et 1 000 F, des drapeaux, jusqu’au programme de la Coupe du monde que de jeunes vacanciers vendent à bout de bras à 100 F. Ils en tireront un bénéfice de près de 50%. Ce qui, selon la formule désormais usuelle, mais mal appréciée par la majorité des Camerounais, leur permettra « d’aider leurs parents » à mieux préparer leur prochaine rentrée scolaire.