La prestigieuse récompense de l’Union panafricaine des avocats remise vendredi dernier au chef de l’Etat, en présence de l’ancien président de la République d’Afrique du Sud, Thabo Mbeki.
Le palais de l’Unité a vécu une animation particulière vendredi dernier en mi-journée.
Le chef de l’Etat y a, en effet, reçu la visite simultanée d’une double délégation de personnalités présentes à Yaoundé à l’occasion de l’assemblée triennale de l’Union panafricaine des avocats. Ont ainsi été tour à tour accueillis peu avant 13h : l’ancien président de la République d’Afrique du Sud, Thabo Mbeki, président du Panel de haut niveau Union africaine-ONU, invité spécial aux assises de l’UPA, accompagné de son conseiller spécial, Me Mojanku Ngumbi, puis la délégation de l’UPA conduite par son président, le Camerounais Me Akere Muna. Dans les rangs de cette délégation se trouvaient : le Dr Huguette Labelle, présidente de Transparency International accompagnée de son conseiller, le Dr Cobus de Swardt ; les vice-présidents de l’UPA : pour l’Afrique australe, Elijah Banda de Zambie ; pour l’Afrique du Nord, Mohamed Djmour de Tunisie ; pour l’Afrique de l’Ouest, Me Emeka Obegoulou du Nigeria ; le secrétaire général de l’UPA, Bruce Kyerere d’Ouganda ; le bâtonnier de l’Ordre des avocats du Cameroun, Me Sama Fancis.
Premier moment fort de la double-visite, la cérémonie de remise au président de la République, Paul Biya du prix de l’Union panafricaine des avocats pour la « Résolution pacifique des conflits ». La prestigieuse récompense, attribuée au chef de l’Etat en 2009 par l’UPA en hommage à sa grande contribution à la résolution des conflits, lui a été finalement remise, au cours de la brève cérémonie empreinte de sobriété organisée vendredi au salon d’honneur du troisième étage du palais de l’Unité. Avant la remise solennelle au président Paul Biya du diplôme et du trophée constituant le prix, Me Akere Muna, président de l’UPA a relevé pour s’en féliciter, que le chef de l’Etat avait souhaité, à l’époque de l’attribution de la récompense, attendre que le processus de résolution de l’affaire Bakassi soit effectivement achevé avant de la recevoir. Le chef de l’Etat a ensuite reçu des mains de M. Thabo Mbeki le trophée du prix de l’UPA.
Dans la brève allocution qu’il a prononcée au moment de recevoir son prix, le chef de l’Etat a notamment déclaré : « Un prix prestigieux, comme celui consacré à la résolution pacifique des conflits, inspire à qui le reçoit, un sentiment de joie et de fierté ». La cérémonie s’est déroulée en présence de proches collaborateurs du chef de l’Etat et membres du gouvernement, à savoir : le vice-Premier ministre, ministre délégué à la présidence chargé des Relations avec les Assemblées, Amadou Ali ; le ministre des Relations extérieures, Pierre Moukoko Mbonjo ; le ministre, secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh ; le ministre délégué auprès du ministre de la Justice, Jean Pierre Fogui ; le directeur adjoint du Cabinet civil, Joseph Le ; le conseiller spécial à la présidence, Luc Sindjoun. La brève cérémonie s’est achevée sur une note conviviale par une photo de famille autour du chef de l’Etat brandissant son trophée, suivie d’un vin d’honneur partagé dans la bonne humeur.
Un signal fort
L’ancien chef d’Etat sud africain, Thabo Mbeki a ensuite été reçu en audience par le président de la République. Les deux hommes d’Etat se sont entretenus pendant près de trois quarts d’heure. Avant de quitter le palais de l’Unité, M. Thabo Mbaki a bien voulu résumer pour la presse la teneur de ses échanges avec le chef de l’Etat. Sur le sujet de préoccupation au centre des assises de l’UPA à Yaoundé, il a noté la parfaite connaissance qu’a le chef de l’Etat des enjeux et défis des flux financiers illicites en Afrique, d’où son encouragement à la démarche de l’UPA qui vise à stopper sinon à réduire les pertes de ressources que subit l’Afrique et conforter la croissance économique que connaît le continent. Sur les conflits qui ont cours en Afrique (Mali, Boko Haram, Centrafrique, Somalie, etc.), M. Thabo Mbeki a dit avoir échangé avec le chef de l’Etat sur la nécessité pour les Africains d’intervenir face à ces défis, afin d’éviter de voir le continent évoluer à deux vitesses opposées, d’un côté une Afrique en croissance économique et de l’autre une où la situation sécuritaire laisse à désirer. C’est du moins la préoccupation que partagent les anciens chefs d’Etat, qui s’efforcent d’apporter leur soutien aux chefs d’Etat en exercice dans leurs efforts face à ces défis.
Donnant son sentiment par rapport au prix de l’UPA qui venait d’être remis au chef de l’Etat, M. Thabo Mbeki, s’est déclaré heureux de prendre part à cette cérémonie qui coïncide avec sa présence à Yaoundé. Ce d’autant plus qu’il a rappelé avoir été de ceux qui ont encouragé les présidents Paul Biya et Olusegun Obasanjo du Nigeria dans le sens de la résolution pacifique de l’affaire Bakassi. Par cet exemple concret, les deux chefs d’Etat ont donné au reste du continent un signal fort quant à la possibilité de résoudre les conflits par des moyens pacifiques.
