La sélection nationale de football est partie aux premières heures ce lundi après une journée et une nuit consacrées à la négociation des primes.
Ils ont signé mordicus. «Pas de départ, si les primes ne sont pas payées ». Attendus dimanche à l’aéroport international de Yaoundé Nsimalen où ils devaient embarquer dans un vol spécial affrété pour le transport de la délégation camerounaise, ils ne bougeront pas d’un pouce de leur gite, à l’hôtel Mont Febe. Les Lions voulaient être acquittés de leurs primes. Samedi dernier, un mot d’ordre de grève avait été lancé en sourdine à l’issue de la rencontre amicale face à la Moldavie (1-0). Les Lions y ont tenu afin de faire entendre leurs vœux. « Ils veulent être payés cash », affirme une source proche de la tanière, à CT. Ils veulent percevoir avant leur départ, la prime de 50 millions de F chacun, de la part de l’Etat en plus des 6% de la subvention de la Fifa pour leur participation. De sources présentes hier à l’aéroport, l’avion était là mais l’absence des joueurs a immobilisée toute la délégation. « Nous avons été réveillés à 5 h du matin. Finalement nous n’avons pas voyagé parce que les joueurs faisaient la grève. L’avion n’a pas bougé. Les pilotes sont rentrés à leur hôtel. Ils ont dit qu’à 23h tout doit être OK », raconte l’une d’elles.
Très tôt le matin hier à l’hôtel Mont-Fébé, aucun joueur dans le hall si ce n’est au restaurant de l’établissement hôtelier. Le départ est annoncé mais ils n’ont pas l’intention de bouger. « Personne ne bougera ». Le dénouement viendra de négociations de « sortie de crise » entre le ministre des Sports et de l’Education physique (Minsep), Adoum Garoua, le président du Comité de normalisation de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), Joseph Owona, le staff technique et les joueurs (23).
Un départ est alors annoncé pour 21h 30. Quelques heures plus tard, de façon mesurée cette fois, on parle de 3 h du matin. Jusqu’au moment où nous mettions sous presse hier, c’est l’heure qui était confirmée de source proche de la tanière. Dans un communiqué de presse hier soir, la Fecafoot s’est dite au « regret d'annoncer au public camerounais et international que le départ de l'avion spécial, devant transporter l'équipe nationale ainsi que la délégation sportive officielle du Cameroun, dans le cadre de sa participation à la coupe du monde FIFA Brésil 2014, a été reporté à une heure tardive de ce jour », peut-on lire. Et ce retard résulte « de l'exigence des Lions indomptables, telle que communiquée aux officiels dans la soirée de samedi, de percevoir avant tout embarquement la prime de participation à eux cantonnée sur leur demande par la Fécafoot », poursuit le texte. La Fécafoot tient à préciser que « toute prime liée à une compétition FIFA, n est reversée à la Fédération participante que trois mois après la fin de la compétition. La Fécafoot, n'ayant donc pas encore perçu de versement de la FIFA, a dû recourir à un prêt privé afin de satisfaire une fois de plus les demandes des joueurs de l'équipe nationale ». Cet incident n’a pas laissé de marbre la presse étrangère qui n’a pas hésité à titrer sur la grève des Lions. Et pour les techniciens, après le quartier libre observé après la rencontre amicale face à l’Allemagne (2-2) le 1er juin dernier, ce retard au départ pourrait avoir une incidence sur la forme des Lions au Brésil.
