Après un feuilleton à rebondissements au sujet des primes, les Lions sont arrivés au Brésil
Çà y est. Les Lions indomptables sont arrivés au Brésil, terre d’accueil de la Coupe du monde 2014. L’avion spécial transportant la délégation camerounaise a touché le sol brésilien lundi aux alentours de 17 heures (heure de Yaoundé).
Peu après leur arrivée, les Lions ont fait l’objet d’un transfert en direction de la localité de Vitoria à 400 kilomètres de Rio, qui constitue leur camp de base lors du premier tour de la compétition. Il faut rappeler que c’est avec un réel soulagement que l’écrasante majorité des supporters des Lions indomptables ont appris le décollage lundi, aux premières heures de la matinée, de l’aéronef transportant la délégation camerounaise, joueurs, encadreurs, officiels et autres accompagnateurs compris.
Longtemps précédée dimanche matin à l’aéroport de Yaoundé-Nsimalen par une impressionnante foule de randonneurs ayant effectué une éprouvante marche à pied sur une trentaine de kilomètres depuis l’hôtel Mont-Fébé, l’équipe nationale a finalement pris les airs au terme d’interminables discussions et autres conciliabules au sujet du paiement des primes.
Comme lors de la Coupe du monde de 2002 en Corée-Japon et de 2010 en Afrique du Sud, le paiement des primes aura donc constitué la principale pomme de discorde entre d’une part, les joueurs de l’équipe nationale et d’autre part les responsables de la Fédération et du ministère des Sports et de l’Education physique. Cette tournure des événements n’a pas surpris certains observateurs avertis, du moment où l’on s’est déjà habitué au long feuilleton à rebondissements sur fond de méfiance et de défiance entre les différentes parties prenantes.
Mais avant de savourer le plaisir d’une septième participation au plus grand rendez-vous du football mondial, il y a lieu de constater que les Lions reviennent de loin après cet énième bras de fer dont on aurait pu se passer. Alors que leur départ pour le Brésil était prévu dans la matinée du dimanche, au lendemain du dernier match amical contre la Moldavie à Yaoundé, il a fallu attendre près de 24 heures plus tard pour trouver une issue à la sourde crise qui secouait la tanière depuis l’entrée en stage en Autriche. Déjà lors de la première rencontre amicale contre le Portugal, puis à la veille des matches contre le Paraguay, puis l’Allemagne, des rumeurs bruissaient au sujet des revendications pécuniaires des joueurs, mais sans vraiment être prises au sérieux. Il aura fallu attendre le dernier match des adieux face à la Moldavie pour qu’éclate au grand jour la mauvaise humeur qui pourrissait la tanière depuis le mois de mai. On se rappelle l’épisode du drapeau national remis par le Premier ministre au sélectionneur national en lieu et place du capitaine ou du rendez-vous manqué avec les supporters venus en masse les accompagner à l’aéroport. Il s’apprend que les joueurs exigeaient la revalorisation du montant des primes et un versement d’une avance en liquides. Même si le montant des sommes exigées n’a jamais été officialisé, on sait néanmoins que le gouvernement s’est tenu à une prime de participation de 50 millions de francs CFA, soit un montant équivalent, voire supérieur à celui de certaines sélections africaines qualifiées pour Brésil 2014. Après d’âpres négociations, on serait parvenu à un accord arrangeant tout le monde : (76.000 euros). Un montant qui ne convenait pas aux joueurs. Chaque joueur percevra finalement une prime de participation de 50 millions de francs CFA pour chaque étape franchie dans la compétition. De plus, chaque joueur aurait reçu comme avance un versement en liquide d’environ 6 millions de francs CFA. La Fecafoot s’étant, par ailleurs, engagée à reverser à l’équipe 6% des recettes encaissées à l'occasion du Mondial, la prime de participation minimum garantie par la Fifa à chaque fédération étant de 8 millions de dollars, soit 3,8 milliards de francs CFA). Tout est donc bien qui finit bien. Croisons seulement les doigts que d’ici le premier match du 13 juin contre le Mexique, le retard pris lors du départ et l’ambiance peu sereine n’aient pas un impact négatif sur le physique et le moral des Lions indomptables qui ont l’impérieux devoir de s’imposer en dignes ambassadeurs du Cameroun.
