La première journée du désarmement volontaire n’a pas connu l’engouement escompté à Bangui, la capitale du pays. On a noté que des jeunes vêtus de T-shirts blancs ont sillonné les rues pour inviter les populations à déposer leurs armes dans les mairies d’arrondissement, à la suite du premier ministre, André Nzapayeke. Même le porte-parole des anti-balaka, Emotion Brice Namsio, a été mis à contribution. Même si le succès du désarmement volontaire semble mitigé pour la journée d’avant-hier compte tenu de la collecte enregistrée, cette vaste opération mérite d’être maintenue et consolidée face à l’insécurité qui perdure.
Loin de reculer, l’attaque de l’Eglise Notre –Dame de Fatima de Bangui du 28 mai dernier a montré que l’insécurité prend des formes insidieuses. Il faut donc intensifier la sensibilisation pour amener et encourager les civils, détenteurs d’armes à se soumettre au désarmement volontaire. Il s’agit aussi de réactiver le processus de désarmement, démobilisation, réinsertion (DDR) qui s’adresse aux groupes armés en en général et aux milices anti-balaka et ex-séléka en particulier. Malgré leurs différentes promesses, ces groupes armés n’ont jamais accepté de se soumettre au processus de désarmement. De la même manière, ils n’ont jamais pu se mettre autour d’une table de négociations pour discuter avec le gouvernement et les forces internationales de maintien de la paix d’une solution définitive à la sortie de crise.
Au-delà du nombre d’armes collectés dans les mairies d’arrondissement, le gouvernement souhaite surtout que le désarmement volontaire marque le début d’une prise de conscience individuelle et collective pour rompre avec le cycle de violences. Cette prise de conscience devrait amener les populations à constater qu’elles ne peuvent pas assurer elles-mêmes leur sécurité et la confier à l’Etat tout en œuvrant pour la réussite de la transition. La prise de conscience est également censée conduire les populations à faire confiance au gouvernement et l’encourager à réactiver les mécanismes de dialogue et de réconciliation nationale, relancer le processus de désarmement, démobilisation, réinsertion, maintenir la disqualification des anciens dirigeants du pays et de leurs proches collaborateurs pour les prochaines électorales et à mettre sur pied et une armée et une a police nationales avec le concours des forces internationales .