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Dossier de la Rédaction

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La survie de Hôpital central d’Enongal en question

Hopital Central d'EnongalLe grand hôpital protestant, dans la banlieue d’Ebolowa, n’est plus que l’ombre de lui-même.

Un soupir nostalgique est émis par tous ceux qui ont connu la glorieuse histoire de cet imposant hôpital protestant, situé à quelques encablures de la ville d’Ebolowa, capitale régionale du Sud.

Aujourd’hui, les lambris de ce lustre d’antan sont entièrement tombés, emportant toute la renommée de ce complexe sanitaire géré par les Œuvres de l’Eglise presbytérienne camerounaise (Epc). Ils se souviennent principalement de l’époque du Dr Freemann, aux mains angéliques et au don inné de porter soulagement et guérison à tous ses patients. On évoque l’époque où ceux-ci, par centaines, voire plus, venaient de tous les coins du Cameroun, d’Afrique centrale, et même de la partie occidentale du continent. Enongal jouissait alors d’une énorme réputation de « terre de salut ». Le secret des maladies des yeux, la solution pour des maux bucco-dentaires, des souffrances respiratoires et pulmonaires ne trouvaient que très peu de résistance face au savoir-faire des équipes médicales exerçant ici.

Une nouvelle ère s’annonce. Ce mercredi, 14 mai dernier, se veut le point de départ du renouveau. Ce jour-là, en effet, une équipe médicale, conduite par le Dr Laurent Akono, médecin-biologiste, nouvellement nommé directeur, prend ses fonctions. Et c’est un hôpital, bâti sur un type pavillonnaire, que l’on découvre, tel un véritable malade. Dès l’entrée Sud du vaste campus, le visiteur en provenance d’Ebolowa voit s’étaler devant lui cet ensemble de bâtiments ayant fortement subi l’épreuve néfaste du temps. Peu après la chapelle, l’école des infirmiers - toujours fonctionnelle - et la PMI où se trouve également le service dentaire, se dresse le bâtiment principal. Du cabinet du médecin-chef aux compartiments réservés aux consultations externes, en passant par les bureaux du surveillant général, de la caissière et du comptable, un air de reprise en main semble flotter. Une bonne impression que vient tout de suite détruire l’état du laboratoire et de la radiologie. Pas besoin d’être spécialiste pour voir le niveau de délabrement des équipements, avec ces 200 lits d’hospitalisation dont une centaine sans matelas, ces tubes à essai et ces appareils d’un autre âge qui ont revêtu un épais manteau de poussière, dentelé par des toiles d’araignée vieilles de plusieurs années.

Défis et solutions

Constat identique dans le bâtiment d’en face, de l’autre côté de la route bitumée. La maternité retrouve un souffle nouveau avec ces quelques femmes venues mettre au monde leur enfant, patiemment prises en charge par l’infirmière Maginot Rosette Soua. Une petite ambiance de vie, face au silence qui enveloppe la pédiatrie, le bloc opératoire, le service ophtalmologie et le pavillon d’hospitalisation baptisé « Boula Mfoum », du nom d’un infirmier hors-classe ayant servi ici de 1925, date d’ouverture de l’hôpital, à 1957. Hormis Marie Mado, qualifiée de « paisible malade mentale », un des dix patients nommé Mvo’o Abossolo, interné ici parce que souffrant d’une infection pulmonaire, goutte à la douceur d’un climat de début de soirée… Plus loin, la buanderie, les cuisines et les espaces de détente sont presqu’envahis par une herbe rebelle. De ce côté, seule la morgue a pleinement repris du service et les maisons d’habitation, principalement occupées par les étudiants en sciences infirmières, se montrent plus salubres.

Remettre donc sur pied cet hôpital, ce grand malade qui mérite bien le statut d’un district de santé, se révèle être un véritable défi. « Je ne croise pas les bras, j’anime et galvanise l’équipe des personnels, je trouve des solutions aux cruciaux problèmes qui se posent », affirme le médecin-chef. Une volonté qui semble se diluer dans un océan de problèmes endémiques qui ont, depuis le début des années 80, fait sombrer l’hôpital. On parle de gestion, des arriérés de salaires et de cotisations sociales de l’ordre de 400 millions de F ; des impôts à payer pour plus de 300 millions de F; des fournisseurs réclamant leur dû pour 350 millions de F Soit une lourde ardoise de plus d’un milliard. Un passif aggravé par la menace de la société de la distribution de l’énergie électrique de suspendre ses livraisons et le contentieux né des licenciements qualifiés d’abusifs des personnels ayant traîné l’institution devant les tribunaux. La solution, relèvent les spécialistes, serait la recherche des mécènes capables de renflouer les caisses, d’une part, ou la déclaration pure et simple de la faillite, d’autre part. Ceci permettrait bien de soigner durablement ce grand malade qui peut encore se relever. Hopital Central d'Enongal

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