Des échanges de tirs se poursuivaient jeudi entre soldats des deux pays, après leur déclenchement la veille.
La trêve n’aura duré qu’une nuit. Dès jeudi matin, les affrontements se sont poursuivis entre les armées congolaise et rwandaise à la frontière commune, des sources concordantes faisant état d’un mort côté congolais, et Kigali avançant le chiffre de cinq congolais tués.
Des combats qui ont commencé mercredi matin dans la zone de Kanyesheza, à 20 km au nord-est de Goma (Nord-Kivu), côté congolais, d’abord à l'arme automatique puis à l’arme lourde. Le brusque embrasement a été déclenché dans des conditions floues. Les deux pays s’accusent mutuellement de l’avoir provoqué. Selon Kinshasa, un caporal de l’armée congolaise a été capturé en matinée, puis tué dans l’après-midi, mercredi, par l’armée rwandaise. Ce qui a provoqué une reprise des tirs et la traversée de la frontière par les soldats congolais pour récupérer le corps, selon Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement congolais. Des soldats rwandais affirment de leur côté que ce militaire congolais a traversé la frontière à l’aube pour chercher de la nourriture. Il a alors ouvert le feu sur une position de l’armée rwandaise, qui n’a fait que répliquer.
Quoiqu’il en soit, l’élément déclencheur n’aura été que l’étincelle qui a mis le feu aux poudres, tant la tension est grande depuis des années entre Kigali et Kinshasa. Pour Norbert Mende, le Rwanda, est contrarié par « nos efforts de pacification dans l’est de la RDC ». A l’en croire, Kigali, qui est accusé de soutenir la rébellion du M23, défaite en novembre 2013 par les forces congolaises, voudrait « déstabiliser le Nord-Kivu ». La ministre rwandaise des Affaires étrangères et porte-parole du gouvernement rwandais, Louise Mushikiwabo a, pour sa part, exhorté dans un communiqué, les autorités de la RDC à « cesser toute attaque contre le territoire rwandais » L’Onu a également invité les deux parties à « prendre les mesures nécessaires pour rétablir la sécurité à la frontière », par l’entremise de Martin Koblern, le chef de la Mission des Nations unies en RDC (Monusco).
Aux dernières nouvelles, le Mécanisme conjoint de vérification (JVM, organisme chargé de contrôler la frontière entre les deux pays) a été autorisé par les armées rwandaise et congolaise à envoyer une équipe sur les lieux.
