Jusqu’ici, les stars du mondial ce sont les collectifs.
Le Mondial en cours au Brésil n’a pas la même saveur pour tous. En effet, autant pour les équipes que pour les joueurs, les attentes ne sont pas les mêmes. Toutes les équipes, tous les joueurs n’ont pas les mêmes moyens, ni les mêmes capacités. Et les bookmakers font bien de nous le rappeler en établissant à l’avance un classement virtuel qui dégage les tendances que l’on devrait observer tout au long du tournoi. Mais il ne s’agit pas de vérités scientifiques. Car, c’est sur la pelouse que la vérité se dégage. Et jusqu’ici, le grand rectangle vert en a déjà fait mentir plus d’un. L’Uruguay battu par le Costa Rica ou encore l’Espagne, punie par les Pays-Bas en savent quelque chose. Même les pays comme l’Argentine, le Brésil, la France ou la Côte d’Ivoire, qui ont finalement battu leurs adversaires jugés a priori plus faibles, savent que le leadership en football se mérite.
Au demeurant, cette implacable vérité s’applique aussi aux joueurs pris individuellement. Et le public s’intéresse particulièrement aux prestations des stars du football mondial, dont on attend monts et merveilles. Pour bon nombre d’entre elles, les observateurs avaient annoncé un véritable récital. Mais jusqu’ici, il semble bien que pour ces virtuoses du ballon rond, les choses ne soient pas si simples. Ils connaissent des fortunes diverses. En tout cas, Edison Cavani, l’une des stars de l’équipe d’Uruguay malgré un but (sur penalty), a traversé le match de son équipe face au Costa Rica comme un fantôme errant. L’autre star de la « Celeste », Luis Suarez, est restée sur le banc de touche, encore amoindrie par une blessure. Dans l’équipe d’Angleterre, Wayne Rooney, l’idole de tout un peuple, ne s’est pas montré à son avantage face à l’Italie. Même le meilleur joueur du monde Lionel Messi, pourtant auteur d’un but lors de la victoire (2-1) de son pays face à la Bosnie-Herzégovine, a laissé les observateurs sur leur faim. Dans la même veine, le rendement de Samuel Eto’o Fils au sein de l’équipe du Cameroun a été jugé insuffisant et décevant par les millions de fans des Lions Indomptables.
Mais le tableau n’est pas totalement noir. Neymar, qui cristallise tous les espoirs du peuple brésilien, s’est ainsi montré décisif pour son pays. Il a inscrit deux des trois buts de son pays en ouverture du Mondial. Le fantasque et fantastique Italien Mario Balotteli a également comblé les attentes des tifosi italiens, en offrant la victoire à son pays face à l’Angleterre. Robin Van Persie et Arjen Robben, les deux stars néerlandaises, ont grandement contribué (avec deux buts chacun) à l’éclatant succès de leur pays face à l’Espagne. Toujours est-il que jusqu’ici, les stars du mondial ce sont les collectifs. Le football est bel et bien un sport collectif. Le rayonnement individuel y est subordonné au rendement collectif. Et les supputations des observateurs avertis (?) et des bookmakers de tout poil se heurtent à la vérité du terrain. Et c’est là que réside toute la magie du football !
