Une cinquantaine d’assaillants a lancé un assaut dimanche soir sur une petite ville de côtière de l’ouest. 

Des hôtels, restaurants, banques et bureaux gouvernementaux totalement détruits ; les rues envahies par les forces de défense et secouristes occupés à rechercher des corps. Voilà le visage que livrait hier matin la ville côtière de Mpeketoni, sise dans l’ouest du Kenya, après avoir été le théâtre d’un massacre quelques heures plus tôt. L’armée a avancé le chiffre de 48 tués, des victimes de l’assaut lancé par 50 assaillants lourdement armés sur cette cité touristique dimanche en soirée.

Arrivés à bord de plusieurs véhicules et motos, ils ont rapidement envahi la ville, tirant « sur les gens se trouvant sur leur chemin », a raconté le porte-parole de l'armée kenyane, Emmanuel Chirchir. Les insurgés ont même tenté de prendre le contrôle d'un poste de police et de son armurerie, avant d’être repoussés par les forces de l'ordre, a indiqué Benson Maisori, chef adjoint du district. Les échanges de coups de feu se sont même poursuivis jusque très tard dans la nuit et l'armée a déployé des moyens aériens dans la zone pour traquer les assaillants.

L'attaque n'avait pas encore été revendiquée, hier, lorsque nous mettions sous presse. Le porte-parole de l'armée a cependant indiqué que les assaillants étaient « probablement des Shebab ». Ce d’autant plus que les terroristes brandissaient le drapeau du groupe islamiste radical somalien lié à Al-Qaïda, a affirmé Benson Maisori. Toutefois, le commandant de la police du comté de Lamu dont dépend la ville de Mpeketoni, Leonard Omollo, a révélé qu’on ne pouvait dire s’il s’agit d'une attaque « des Shebab, du Conseil républicain de Mombasa (mouvement séparatiste, ndlr) ou simplement de criminels ».

Cet attentat est le plus meurtrier survenu dans le pays depuis l'attaque du centre commercial Westgate de Nairobi en septembre dernier. L’attaque revendiquée par les Shebab avait fait au moins 67 morts, 63 disparus et 170 blessés. Le Kenya a été le théâtre d'une série d'attaques depuis que son armée est entrée en Somalie en octobre 2011 pour y combattre les Shebab sous la bannière de la force de l’Union africaine (Amisom).

Lors de l’attaque dimanche soir, les cafés et les bars étaient pleins, de nombreux clients étant venus assister à la retransmission de la Coupe du monde de football à la télévision. Selon un policier sur place ayant requis l'anonymat, le bilan est encore susceptible de s'alourdir car la recherche d'autres corps est toujours en cours.