Les volontaires de ce pays voisin sont prêts à aller combattre les insurgés sunnites.
Ils n’attendent plus que l’ordre du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, pour traverser la frontière. 5 000 combattants iraniens se sont déjà portés volontaires pour combattre en Irak. Question de défendre les lieux de culte chiites situés dans ce pays voisin et contrer l’offensive lancée par les rebelles de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL). Le commandant de la division des Gardiens de la révolution iranienne à l'étranger, le général Qâsem Souleymani, se trouverait même déjà à Bagdad. Et les troupes d’élite qu’il dirige devraient le suivre, après que le président iranien, Hassan Rohani, a déclaré, samedi dernier, ne pas exclure une coopération avec les Etats-Unis contre les rebelles sunnites. Pour les Iraniens, en effet, il est inacceptable de laisser s’installer des djihadistes aux portes de leur pays. Ce d’autant plus qu’entre Téhéran et Bagdad, il existerait une alliance des chiites. L’Iran, berceau du chiisme, soutient pleinement les autorités irakiennes chiites et leur apporte au besoin des conseils stratégiques et sécuritaires, selon les médias occidentaux.
Cependant, sur le terrain en Irak, les rebelles ont attaqué hier la principale raffinerie de pétrole irakienne au nord de Bagdad. Ils auraient détruit des réserves avant de pénétrer dans le complexe. Par ailleurs, le Premier ministre Nouri al-Maliki a limogé le commandant en chef de la province de Ninive et le commandant de la troisième brigade d’infanterie qui sera jugé pour désertion. Mais le chef du gouvernement irakien doit désormais faire face à ses alliés au pouvoir qui l’accusent d’avoir conduit le pays à la situation actuelle, en refusant d’intégrer la communauté sunnite dans les institutions et dans le champ politique.
Mouvement sunnite dérivé d’Al Qaida, l’EIIL s’est fixé comme objectif de rétablir un califat, à cheval entre l’Irak et la Syrie et d’instaurer la charia sur un territoire allant de la Méditerranée à la frontière iranienne. L’organisation disposerait de 6 000 hommes en Irak. Elle est aussi engagée, avec 3000 à 5 000 combattants en Syrie, où elle se heurte actuellement à la résistance de groupes sunnites rivaux comme le Front Al Nosra, mais aussi aux forces gouvernementales.
