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Dossier de la Rédaction

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Renversant !

Il y a comme cela dans la vie, des coups de théâtre, ou d’autres situations alambiquées, qui vous laissent sans voix. Comme dans la mythologie du coq : le roi de la basse-cour qui au moment de la création fit pousser ses cornes sur les pattes, au moment où ses congénères de la gent animale les portaient sur la tête. C’est à peu près ce qui survient aujourd’hui de la part du troisième opérateur de téléphonie mobile. Viettel accouche d’une incongruité sociale, au moment où l’on en attend des prouesses technologiques pour consoler la clientèle de la mauvaise qualité de service des opérateurs actuels.

Le cri de détresse doublé d’un appel au secours, à l’endroit de l’Etat, est venu de la maison Viettel même, à travers les colonnes de Cameroon Tribune, édition d’hier. Le constat du porte-parole du président du conseil d’administration de Viettel Cameroun, Jules Kenny, lui-même administrateur au sein de cette structure est alarmant : La maison-mère de la branche camerounaise, l’entreprise vietnamienne Viettel, non contente d’avoir fait venir quelque 396 travailleurs expatriés, s’apprête à débarquer une vague de quelque quatre cents autres.

C’est une situation renversante, en ce qu’elle dépasse l’entendement, lorsqu’on sait que le recours à l’investissement privé a pour finalités essentielles la résorption du chômage, à travers une création d’emplois, en plus de la production de richesses ou de services. Dans le cas d’espèce, ce schéma semble totalement renversé. Les promoteurs de Viettel semblent plutôt venir au Cameroun pour engranger des bénéfices et résoudre, sur la place, le problème du chômage dans leur pays. C’est à la fois un défi au bon sens, aux règles d’hospitalité et aux lois et règlements de la République.

Puisque le nouvel opérateur n’intervient pas sur un terrain vierge, le porte-parole du Pca se réfère aux antécédents dans ce secteur : Orange Cameroun, par exemple, est dirigée par une Camerounaise et emploie tout juste une dizaine d’expatriés. Or la partie vietnamienne se propose, pour ainsi dire, d’utiliser des expatriés à des tâches que pourraient valablement remplir nos tenancières de call-box. Sinon à quoi d’autre servirait un chef d’agence expatrié dans des localités reculées que cite Jules Kenny, Kye-Ossi, dans le Sud ou Nguelemendouka, dans l’Est ?

Si au moins le secteur n’était pas réglementé, on comprendrait que nos partenaires vietnamiens tentent de s’engouffrer dans ce qui serait un flou juridique. Or les lois et règlements de la république, en matière d’utilisation de la main-d’œuvre étrangère, sont clairs. Et le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle (Minefop) mène régulièrement des campagnes d’information pour les vulgariser. Ainsi, le décret N° 93/571/PM du 15 juillet 1993, fixant les conditions d’emploi des travailleurs de nationalité étrangère, dispose en son article 2 : « les emplois de manœuvre, d’ouvrier, d’employé ou d’agent de maîtrise ne peuvent être confiés à un étranger que sur présentation d’une attestation de carence délivrée par les services de la main-d’œuvre certifiant le manque de travailleurs camerounais dans la spécialité concernée ». La circulaire N° 005/PM du 13 juin 2012, relative aux clauses générales applicables aux investisseurs étrangers, fixe même des quotas à observer, le cas échéant. Qui plus est, en amont, le code du Travail dispose en son article 27 : « Le contrat de travail concernant un travailleur de nationalité étrangère doit avant tout début d’exécution, être visé par le ministre en charge des questions d’emploi ».

De bonne source, le Minefop s’est saisi du dossier Viettel. Il y a eu, ainsi hier à ce sujet, une séance de travail entre le ministre Zacharie Perevet et son collaborateur, directeur de la Régulation de la main-d’œuvre.

 

 

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