La Fifa est dans les innovations. Qu’elle aille donc jusqu’au bout, en mettant en jeu un trophée du meilleur arbitre. Ce serait un beau motif d’émulation chez les officiels de matchs, surtout habitués aux sanctions négatives. Certains arbitres des matches à polémique du début de la coupe du monde (Brésil-Croatie et Mexique-Cameroun) ont été mis à l’écart. Le département arbitral de la Fédération internationale de football Association leur reproche visiblement leur manque de lucidité ayant influencé le résultat final. Et surtout entaché d’entrée une compétition sur laquelle les organisateurs ont misé beaucoup.
Les pauvres paient aussi le prix des enjeux énormes de Brésil 2014. Preuve qu’il y a des moments où l’on considère volontiers que l’arbitre est d’abord un être humain. Et donc susceptible de commettre « légitimement » des erreurs. Et d’autres, où l’épée de Damoclès s’abat, impitoyable sur celui qui n’aura pas vu la faute évidente, ou qui aura vu une faute là où il n’y en a pas. En cela, le sort des arbitres, rejoint celui des entraîneurs, premières têtes à couper dès que les succès se font rares.
Pour le malheur des « hommes en noir », la même Fifa reste très réservée au sujet de l’introduction de la vidéo. Cette même vidéo qui a visiblement servi à accabler le juge de touche colombien, Humberto Clavijo (Mexique-Cameroun) et l’arbitre japonais Yuichi Nishimura (Brésil-Croatie). C’est pour cela qu’un trophée du meilleur arbitre ferait du bien. Une récompense de ce type rendrait la fonction moins ingrate. Et donnerait aux arbitres, le sentiment qu’on ne leur en demande pas trop.
L’histoire révèle que ce n’est pas à coup de sanctions qu’on améliore l’arbitrage, mais bien grâce aux innovations successives introduites dans les règles du jeu au fil des années. La petite bombe aérosol pour délimiter les zones lors des coups francs, c’est bien. Mais elle restera dans l’imagerie comme un simple gadget. Il est peut-être temps d’entreprendre des changements plus courageux. Et pourquoi pas un trio arbitral remplaçant ? Il faut s’adapter à l’air du temps. On fait comment, si l’arbitre central et le juge de touche reçoivent des coups de coude et se retrouvent à l’infirmerie ?
