Le syndicat des mineurs en grève depuis cinq mois signé hier un accord avec le patronat.
Les travailleurs des principales mines de platine devraient normalement retourner à leurs postes mercredi. C’est à la faveur d’un accord que concluait hier leur syndicat avec les producteurs de platine. La bonne nouvelle a été annoncée par le leader de l’Association of Mineworkers and Construction Union (AMCU). Joseph Mathunjwa s’exprimait, dimanche dernier, devant près de 30 000 mineurs rassemblés dans le stade de Royal Bafokeng, près de Rustenburg, à l’occasion d’un ultime meeting. Les syndiqués, épuisés par des mois de privation et une grève qui restera dans les annales comme la plus longue de l’histoire de l’industrie minière, lui ont donné l’autorisation de parapher le document, en scandant des «oui » et des « signe ».
L’accord, qui est une entente de compromis, ne satisfait pas toutes les exigences des grévistes. Le patronat s’y engage à revaloriser de 1 000 rands (environ 46 000 F) le salaire mensuel des mineurs, soit une hausse salariale de 18% par mois tous les ans, durant les trois années à venir. Une revalorisation en deçà de l’augmentation de 150% exigée depuis cinq mois par les grévistes. En effet, le salaire de base pour les mineurs les moins qualifiés est actuellement d’environ 5 000 rands (229 250 F) et ils souhaitaient qu’il soit porté à 12 500 rands (environ 619 000 F). Les grévistes exigeaient également la réintégration de plus de 200 mineurs récemment licenciés par Lonmin, et la revalorisation de l’allocation logement.
Le débrayage qui concernait 70 000 travailleurs, a paralysé cinq mois durant les mines de platine en Afrique du Sud. D'après la Chambre des mines sud-africaines, la grève a coûté près de 27 millions d'euros (17, 6 milliards de F) par jour à ce pays qui détient 80 % des réserves mondiales de platine. Ce qui a provoqué une contraction de la croissance au premier trimestre de l’ordre de 0,6%. Une répercussion des pertes subies par les trois premiers producteurs mondiaux de platine, les firmes Amplats, Implats et Lonmin, qui ont évoqué dès mars dernier le chiffre de plus d'un milliard d'euros (655 milliards de F). Les pertes en termes de revenus enregistrées du côté des mineurs s’évaluaient en avril dernier à 300 millions d'euros. Or, on estime que le salaire d'un mineur fait vivre près de dix personnes.
