Les mineurs attendaient une revalorisation salariale de 150%. Ils ont dû se contenter de 18 % . Les syndicalistes n’ont certainement pas eu entièrement gain de cause, mais l’essentiel est réalisé à savoir la reprise du travail dès ce mercredi dans les mines sud-africaines après cinq mois d’une grève pénible.
En acceptant cette proposition salariale, le syndicat radical AMCU (Association of mineworkers and construction union) , qui a été à l’origine de la grève, a noté que l’accord conclu avec les entreprises minières consacre une augmentation salariale de 18% sur une période de trois ans et non cinq ans selon le souhait du patronat . L’accord permettant la reprise du travail est certes important, il faut encore souhaiter que ce genre d’acquis soit consolidé dans le sens de l’amélioration continue des conditions de travail des mineurs, du développement des mines sud-africaines et du progrès du pays. L’activité minière représente un secteur stratégique dans ce pays. L’extraordinaire richesse du sous-sol a, en effet, permis le développement d’une économie minière à grande échelle. Elle a été fondée à partir de la fin du XIX e siècle sur le diamant dont l’Afrique du sud est le quatrième producteur mondial et sur l’or pour lequel elle émerge comme le premier producteur mondial depuis le début du XXe siècle. L’économie minière locale est aussi fondée sur le fer, le cuivre, le charbon mais également sur les minerais rares tels que le titane, le vanadium, le zirconium ou le vermiculite. Qui plus est, plus de 70.000 mineurs travaillent dans la région de Rustenburg, à environ 100 kilomètres à l’ouest de Johannesburg pour les trois premiers producteurs mondiaux de platine respectivement Anglo american platinum, Impala platinum et Lonmin .
Au-delà de la querelle de leadership entre le syndicat AMCU et le COSATU(Congress of south african trade unions) la puissante confédération syndicale proche de l’African national congress, le parti pouvoir, la consolidation des acquis miniers a vocation à apaiser le climat dans un secteur où la tragédie de Marikana de 2012 au cours de laquelle 34 mineurs en grève avaient été abattus a failli conduire certains grévistes vers un extrémisme de mauvais aloi . Encore que cette embellie intervient dans un contexte de transformations sociales et économiques radicales marqué notamment par la promesse du président de la République , Jacob Zuma, de créer 6 millions d’emplois lors des cinq prochaines années .