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Dossier de la Rédaction

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Interview: « Il faut du temps pour organiser les élections acceptées par tous »

S.E. Martial Beti-Marace, ambassadeur de la République Centrafricaine au Cameroun, parle de la situation sécuritaire, politique et le processus de transition dans son pays.

Comment appréciez-vous la situation sécuritaire, humanitaire et politique dans votre pays en ce moment?  

La situation dans mon pays en ce moment est préoccupante en ce sens que malgré les fora, les concertations, les appels au calme, à la compréhension mutuelle, au pardon et à la réconciliation lancés par Madame la présidente de la République, Catherine Samba-Panza, il y a encore certains compatriotes qui n’ont pas compris le sens de cette main tendue. Mais on ne perd pas l’espoir. Chaque fois qu’il y a un conflit, il faut que les parties prenantes s’asseyent et ouvrent le dialogue.

Mais il faut que ce dialogue soit sur les bases de la confiance mutuelle et du respect de la parole donnée. J’ai l’espoir que cette période de confusion va passer. Lorsque nous aurons à mettre sur pied des institutions issues d’élections libres, démocratiques et transparentes, j’espère que tout le monde va respecter toutes les institutions de la République.

Les gens parfois confondent l’Etat de droit et l’Etat policier.  A mon sens, l’Etat de droit est plus dur que l’Etat policier. Quand nous allons acquérir la culture des urnes, démocratique nous aurons franchi un pas essentiel vers le respect de la parole donnée, des institutions républicaines et démocratiques.

La commission créée par Madame la présidente pour préparer la feuille de route pour la tenue d’un dialogue national vient de rendre sa copie. A quand ce dialogue et qu’est-ce qui a été fait pour éviter les erreurs du passé?

Il faut que les hautes autorités de la République analysent les propositions et on verra quand tenir ce dialogue politique national. C’est un processus et nous allons l’entamer quand les conditions seront réunies pour aboutir à cette grande rencontre. On peut multiplier des dialogues, des concertations, mais s’il n’y a pas le respect de la parole donnée – qui est un sacrosaint principe – on ne peut pas aboutir à des solutions idoines.

Le jour où nous allons acquérir la culture démocratique, nous allons éviter beaucoup de choses. Parfois, le manque de maîtrise des mécanismes de fonctionnement des institutions fait croire qu’on est exclu du processus. Il n’y aura pas d’exclusion parce que la patrie appartient à tout le monde.

La défunte Séléka s’est restructurée récemment en prenant certaines décisions que le gouvernement de transition considère comme une menace à l’intégrité territoriale de la RCA. Qu’est-ce qu’y est fait pour éviter la partition du pays ?

Les déclarations de la présidente de la République et du Premier ministre, chef du gouvernement, sont claires : la République est une et indivisible.  On ne peut pas avoir deux états-majors de l’armée dans un seul pays. On a une seule armée nationale. Tout ceci participe à la confusion.

Mais, il faut être tolérant, pédagogue et amener les uns et les autres à comprendre qu’on a une seule nation. Il n’est pas question de la partition de la République Centrafricaine. C’est un principe sacré. La constitution est claire sur l’unité nationale et la forme républicaine. Quelles que soient les révisions constitutionnelles, il y a des dispositions qui ne seront jamais révisées.    

Certes, le conflit a conduit à des déplacements massifs des populations à l’intérieur du pays comme à l’étranger, mais il faut avoir la notion du pardon. Le pardon n’est pas une faiblesse, mais une force, une puissance qui libère. Si nous sommes animés par des notions de pardon sincère sans hypocrisie, si nous avons la valeur de la parole donnée, on peut reconstruire notre pays sur des bases solides.

J’ai été deux fois réfugié pendant 20 ans. Mes biens ont été détruits, j’ai perdu mon fils et mon frère aîné. A mon retour, j’ai occupé plusieurs fonctions ministérielles avant d’être nommé ambassadeur au Cameroun.

Il reste seulement huit mois pour conclure la transition. Compte tenu des problèmes sécuritaires, politiques et humanitaires, les élections sont-elles encore possibles en février 2015?

On avisera. Il faut que toutes les conditions soient réunies. L’élection est l’un des éléments constitutifs de la démocratie multipartite. L’absence d’élection ne suffit pas pour dire qu’on n’est pas dans un Etat démocratique. Il y a  au moins sept piliers cumulatifs, pas alternatifs.

On verra quand les conditions seront réunies pour organiser des élections. Il ne suffit pas d’organiser des élections bâclées aux conséquences incommensurables. Il faut du temps pour organiser des élections libres, démocratiques, transparentes et acceptées par tous pour nous éviter des problèmes inutiles.



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