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Dossier de la Rédaction

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A la santé des oreilles !

Encore une histoire de baladeur qui tourne au drame sur la voie ferrée. Une lycéenne de 17 ans, a été happée par un train dans la soirée de lundi à Edéa. Envoûtée par la musique, les oreilles obstruées par des écouteurs, l’adolescente n’a vraisemblablement pas entendu le train siffler ni vu les personnes alentour faisant des gestes désespérés, pour lui signaler le danger. Le monstre de fer est passé, laissant sur la voie une victime de plus à ajouter au macabre décompte des vies sacrifiées à la mode des appareils acoustiques portatifs. Car ce n’est, hélas, pas la première fois et certainement pas la dernière que des imprudences répétées, au baladeur, sèment la mort sur la voie ferrée ou sur la route. A lui seul, le quartier Obobogo, dans la périphérie sud de Yaoundé dénombre pas moins de trois victimes de cette nature sur les rails.

Face à cette série noire, il faudrait peut-être interroger des spécialistes, sociologues, psychologues, psychanalystes, et l’on ne sait qui encore, sur ce qui fait que l’usage du baladeur séduise les jeunes – voire de moins jeunes - au Cameroun, plus que partout ailleurs. Car à la simple observation, dans les rues de nos villes, sur les sentiers de nos campagnes, la fièvre du baladeur ne s’est pas autant saisie d’un autre peuple. Ceux qui voyagent à l’étranger peuvent en témoigner. Même dans les pays industrialisés, ceux-là mêmes qui ont mis au point cette technologie et dont les citoyens ont plus de moyens pour l’acquérir, l’on ne trouve pas une si grande propension à s’en servir. Il en est de même dans d’autres pays africains aux caractéristiques économiques et culturelles proches de la nôtre. Les Camerounais, mieux que partout ailleurs, semblent s’être approprié le baladeur. Tout se passe comme si ce gadget a été inventé pour notre peuple. Pareil engouement pour cet accessoire de la modernité laisse songeur. Souvenez-vous des images des arrivées des sélections nationales au Brésil pour la coupe du monde. On n’a pas vu, sauf erreur de notre part, d’équipe dont les joueurs portaient autant de baladeurs que celle du Cameroun. Il n’y a certainement pas de lien entre la prestation de l’équipe et l’usage de cet instrument. Tout de même…

Si utiles soient-ils. Bien qu’incontournables dans certains cas. Outre le risque d’accidents dus à la dérivation de l’ouïe par rapport au milieu ambiant que présente cet instrument, le danger des baladeurs est régulièrement mis en lumière par le personnel de la santé. Ceux-ci attirent l’attention sur les troubles auditifs qu’entraîne leur utilisation sans mesure. La technologie a évolué, depuis la mise sur le marché des premiers walkman en 1979 jusqu’à l’avènement récent des écouteurs MP3. Les risques demeurent les mêmes. L’Organisation mondiale de la santé (Oms) a prévenu de ce que l’utilisation d’écouteurs à 85 décibels, pendant une heure, peut entraîner une perte d’audition. Une étude publiée en septembre 2013 par l’institut britannique de la surdité (Royal National Institute for Deaf People) indique que les deux tiers des utilisateurs réguliers de lecteurs MP3 souffriront, un jour, de troubles de l’audition. Ces chiffres sont valables pour l’Angleterre et d’autres pays développés où il existe des contrôles sévères sur les normes des appareils mis sur le marché. Non pour un pays comme le nôtre où ces contrôles, dans le meilleur des cas, sont embryonnaires. D’autant qu’à l’import, nos commerçants misent sur ce qu’il y a de moins cher pour adapter la marchandise au pouvoir d’achat de nos populations. Il y a lieu de craindre, par conséquent, qu’il ne se produise une explosion de problèmes auditifs, au sein de notre population, dans les années qui viennent. Il y aurait donc lieu d’en rationnaliser l’usage et surtout éviter les abus.

 

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