Il a été interpellé mercredi près du centre commercial où 21 personnes sont mortes.
Les habitants d’Abuja étaient encore sous le choc jeudi matin, au lendemain d’un attentat qui a fait 21 morts en plein cœur de la capitale nigériane. Dès mercredi en soirée, les autorités ont annoncé l’interpellation des auteurs présumés de cette attaque.
Un suspect a été tué et un autre arrêté par des brigadiers qui patrouillaient dans le secteur alors qu’ils tentaient de fuir les lieux, selon le coordonnateur du Centre national d'informations, Mike Omeri. Ce dernier a indiqué qu’un sac contenant des Engins explosifs improvisés (EEI) a été récupéré sur les assaillants. Lesquels seraient arrivés à bord d'une motocyclette à l'entrée du centre commercial Emab Plaza où ils ont posé un EEI, toujours selon les dires de Mike Omeri. Mais les informations en notre possession hier ne nous permettaient pas de savoir si ces arrestations ont eu lieu avant ou après l’explosion de mercredi soir.
Toujours est-il que cette nouvelle tragédie est survenue dans un centre commercial très fréquenté, où des clients faisaient leurs courses, une heure avant le début du match de football devant opposer en Coupe du monde l’équipe nationale de l’Argentine à celle du Nigeria. Les forces de l’ordre étaient pourtant en alerte, particulièrement dans cette partie de la capitale qui abrite des ministères, bâtiments administratifs, grands hôtels et sièges d’entreprises étrangères. La sécurité y a été renforcée depuis l'attentat contre le siège des Nations unies en août 2011.
L’explosion a aussi fait 17 blessés et causé de nombreux dégâts matériels, dont une quarantaine de voitures détruites. Le ministre du Territoire de la capitale fédérale, Bala Mohammed, a assuré que le gouvernement fédéral paiera les frais médicaux des victimes, lors d’une visite au chevet des blessés à l'hôpital Maitama. Le membre du gouvernement en a profité pour conseiller aux résidents de faire preuve de vigilance et de rapporter tout mouvement suspect aux agences de sécurité.
Ce nouvel attentat survenu à Abuja n’avait pas encore été revendiqué hier lorsque nous mettions sous presse. Mais tous les soupçons se portaient vers la secte islamiste Boko Haram, qui a perpétré deux attaques meurtrières dans la capitale ces deux derniers mois. Le 14 avril dernier, elle tuait 75 personnes dans un attentat à la gare routière de Nyanya, et 19 autres le 1er mai dans un autre attentat, à quelques jours de la tenue du Davos africain dans la capitale nigériane.
