Le pays organisateur s’est qualifié samedi pour les quarts au terme d’un match laborieux contre le Chili. Rendez-vous vendredi avec la séduisante Colombie.
C’est finalement la séance de tirs au but qui a départagé Brésiliens et Chiliens samedi après-midi au stade Mineirao de Belo Horizonte. Trois tirs réussis contre deux, et les Brésiliens, joueurs et supporters pouvaient enfin sortir de deux heures de stress, qui ont arraché des larmes à la superstar, Neymar, et au gardien de buts Julio Cesar, grand artisan de cette victoire au forceps. Oui, le Brésil revient de loin. Et ces larmes d’émotion viennent rappeler toute la pression qui pèse sur cette équipe.
Samedi à Belo Horizonte, la Seleçao est passée tout près de la catastrophe. Tenue en échec et même malmenée par une équipe du Chili totalement décomplexée, les Brésiliens ont balbutié leur football. Un Neymar muselé, un milieu de terrain brouillon, une défense une fois de plus fébrile. Et les conditions étaient réunies pour une après-midi interdite aux cardiaques. Ouverture du score par David Luiz à la 18è minute, puis égalisation chilienne par Sanchez une douzaine de minutes après. Le Brésil doute, le Chili prend confiance et s’installe dans le match. Mais le score ne change pas.
Le reste du match, qui ira jusqu’aux prolongations, est une véritable séance de torture pour le peuple brésilien. Au stade Mineirao ou devant les téléviseurs à travers le pays, les Brésiliens ont regardé en silence, leur équipe mise à rude épreuve et incapable de réagir. Les rues désertes, les immeubles silencieux, ont longtemps attendu la délivrance. Et sur le terrain, le spectacle n’incitait pas toujours à l’optimisme. Face à des Chiliens hardis, mais qui n’ont pas toujours su profiter de leur mainmise sur ce premier match du second tour, les hommes de Luiz Felipe Scolari ont plié sans rompre. Ils avaient en plus la chance de leur côté. A la dernière minute de la prolongation, C’est la barre transversale qui sauve le Brésil, sur un tir de l’avant-centre chilien Mauricio Pinilla.
La délivrance a fini par arriver lors de la séance de tirs aux buts. Et le pays hôte de la coupe du monde 2014 passe l’étape des 8e de finale. Il affronte vendredi prochain, l’équipe de Colombie. Une sélection jeune et talentueuse qui a plus facilement pris le dessus sur l’Uruguay samedi (2-0). L’affiche est alléchante. Elle promet en tout cas, une difficulté de niveau supérieur au Brésil. En l’absence de sa star Radamel Falcao, la Colombie a vite trouvé en James Rodriguez, son nouveau leader technique. Le meneur de jeu survole le mondial de son talent. Elu meilleur joueur de la phase de groupe par la Fifa, le milieu de terrain de l’AS Monaco a aussi pris la tête du classement des buteurs (5 buts) depuis samedi, grâce à son doublé.
C’est dire que l’équipe colombienne est un candidat sérieux, qui a remporté ses trois matches du premier tour avec la manière. Et s’il ne veut pas allonger la liste des victimes de James, Luiz Felipe Scolari devra sérieusement travailler pour présenter une formation plus conquérante. Depuis le début du Mondial, le Brésil gagne sans séduire. Les quarts de finale à venir sont l’occasion de mesurer les vraies capacités de cette Seleçao version 2014.
