Emmanuel Nganou Djoumessi, ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire.
Quelles sont les mesures prises par le gouvernement pour assurer la croissance ?
La stratégie du gouvernement vise à faire du Cameroun un pays émergent dans les prochaines années. C’est-à-dire, un pays qui dispose d’infrastructures solides, pour construire son économie, son industrialisation. Une économie performante parce qu’elle crée de l’emploi, une économie qui est en constante croissance. Et qu’avons-nous fait pour cela ? Vous noterez qu’il y a de grands investissements dans le domaine de l’énergie d’abord. On ne peut parler d’industrialisation sans énergie disponible et accessible. Ces investissements dans le domaine de l’énergie nous permettront à l’horizon 2020, puisque notre planification décennale part de 2010 à 2020, de porter la qualité d’énergie que nous distribuons aujourd’hui, à plus de 3000 mégawatts. La deuxième chose que nous faisons, c’est le développement des infrastructures routières. Il faut évacuer vers les grands centres urbains, ce que nous produisons. Et la troisième chose c’est justement, les mesures mises en place pour favoriser le développement de l’agriculture. Nous devons produire ce que nous mangeons, et puis, consommer ce que nous produisons. Evidemment, il y a une quatrième mesure, qui concerne la gouvernance, c’est-à-dire les bonnes pratiques dans notre manière de faire.
Cette nouvelle graduation du Cameroun auprès de la BAD ouvre de nouvelles opportunités de financement…
La crédibilité du Cameroun ne saurait être interrogée. La BAD nous a permis d’accéder au régime de pays mixte. Ce n’est pas parce que nous l’avons demandé. C’est en raison de l’appréciation rigoureuse que les évaluateurs de la BAD ont fait de notre économie. Cette appréciation a établi la solidité de nos critères macro-économiques, cette appréciation a montré que nous avons une capacité d’endettement faible, et que nos ressources sont en cours d’exploitation. Et conséquemment, nous sommes un pays dont l’économie émerge. Nous sommes sur la bonne voie. Et mon appel c’est que chacun d’entre nous retrousse ses manches, croie en son pays, travaille très bien là où il est, en respectant les règles qui sont les nôtres.
Vous êtes venu lancer un plaidoyer auprès du secteur privé…
Avec cette nouvelle graduation de la BAD, nous sommes à 255 milliards de Fcfa à consommer dès le premier juillet 2014, pour la réalisation de nos projets de développement. Il s’agit de barrages, de la construction de routes, des télécommunications. Les ressources sont disponibles. Nous sommes justement ici pour demander au secteur privé, d’en tirer aussi avantage. Parce que ces ressources ne sont pas seulement destinées au secteur public. C’est pour être injecté dans l’économie. Et dans ce sens, on parle d’abord du secteur privé comme moteur de la croissance.
