Drafté par Philadelphie vendredi dernier à 20 ans, il sera le deuxième joueur camerounais de la Ligue américaine de basket-ball après Luc Richard Mbah à Mouté pour 2014.
Sa blessure au pied lui a donc coûté la première place. Pressenti au départ en première position du premier tour de la Draft, Joël Embiid (2,16 m; 113 kg) a tout de même été sélectionné en troisième position par Philadelphie (Sixers). Vendredi dernier, le Camerounais est entré en NBA lors de la grande soirée annuelle de Draft organisée à Brooklyn. A 20 ans, Joël Embiid rejoint la ligue de basketball la plus courue au monde. Et devient ainsi le deuxième camerounais après Luc Richard Mbah à Mouté (2008, ailier fort, Timberwolves, Minnesota) à rejoindre ce championnat et le troisième après Ruben Boumtjé-Boumtjé (2001, Portland). En NBA, la Draft est un grand moment annuel de sélection de joueurs. C’est une bourse aux joueurs au cours de laquelle les équipes de NBA se partagent les futures gloires du basket mondial. Joël Embiid est donc l’un des 60 joueurs tiré au cours de cette soirée.
L’intérieur camerounais débutera tout de même sa carrière NBA à l’infirmerie. Il a été opéré il y a plus d’une semaine, du pied, puisque victime d’une fracture de fatigue. Son indisponibilité oscillera entre 5 à 8 mois. Pour Sam Hinkie, son nouvel entraîneur, « la santé sur le long terme du joueur nous intéresse. Est-ce qu’on sera intelligent dans la gestion de sa santé ? Bien sûr. Est-ce qu’on sera patient ? Oui. On lui donnera toutes les chances de revenir à 100% de ses moyens. » Et si ça passe par une saison sans jouer, les Sixers n’hésiteront pas une seconde à le faire. Interrogé sur sa blessure qui lui a coûté la première place, Joël Embiid confiera juste que « Dieu sait ce qui est bon ».
La révélation de l’année à Kansas (son université), ne s’est mise au basket qu’en 2011. Doué, mobile, athlétique. Dur en défense et talentueux en attaque, les statistiques parlent pour lui (11,2 points à 64%, 8,1 rebonds, 1,4 passes, 2,6 contres et une interception en 23 minutes de jeu en moyenne). Il n’avait que 17 ans lorsqu’à Yaoundé, sa taille impressionnait déjà (même taille que Shaquille O’Neal). Son père, le colonel Thomas Embiid (ancien capitaine de FAP handball et de l'équipe nationale), ne voyait pas à l’époque son fils de 16 ans dans la peau d’un basketteur puisqu’il voulait faire de lui un pivot en handball. L’art oratoire de Joe Touomou, alors promoteur du camp de basketball Kossengwe, a réussi à séduire le père de Joël Embiid qui finira par céder. Joël Embiid rejoindra l’académie Kossengwe, club réputé pour la formation de joueurs. C’est dans le moule de Guy Moudio que le « long » et « grand » passera des journées à la bourre. Guy Moudio en sortira un intérieur de race. Les progrès de l’adolescent satisfont le coach. « C'est le meilleur que je n'ai jamais entrainé, tellement il assimile vite », laissait-il entendre. Lors d’un camp de basket-ball organisé par Luc Richard Mbah à Mouté, Thomas Embiid se laisse à nouveau convaincre. Son fils est parmi les meilleurs. Il passe toutes les étapes et se retrouve dans une université aux États-Unis (Gainesville en Floride, où il poursuit la formation). C’est à Kansas que tout se décidera pour lui.
Joël Embiid, de Kossengwe en NBA.
