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Dossier de la Rédaction

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Lutte contre la corruption : interrogations

L’enquête prescrite par le président de la République au Premier ministre sur les causes de la campagne peu glorieuse des Lions indomptables  à la phase finale de la coupe du monde 2014 au Brésil n’est pas le sujet exclusif de discussions sous les chaumières  et sous les lambris des villages et des cités urbaines à travers le Cameroun. D’autres champs de préoccupations  de l’actualité nationale dont les médias font écho habitent aussi l’opinion publique. Il en est ainsi, par exemple, de la controverse  observée  autour de la Commission nationale anti-corruption (CONAC), qui, selon son  texte organique, est «  un organisme public indépendant chargé de contribuer à la lutte contre la corruption…placé sous l’autorité du président de la République ». Cette polémique serait nourrie, ne fût-ce qu’en partie et de l’avis même du président de la CONAC  Massi Gams s’exprimant, la semaine dernière, au cours d’un point de presse, par « certains journaux (qui) ont orchestré une campagne diffamatoire et mensongère en publiant des détails étonnants, distillant à l’occasion des informations non-vérifiées et des contre-vérités sur la CONAC ». Ces allégations et ce point de presse sont  intervenus  dans un contexte où les services du Contrôle  supérieur de l’Etat séjournent à la CONAC  dans le cadre d’une mission de contrôle. Cette controverse laisse de nombreux  observateurs  d’autant moins indifférents  qu’elle suscite un épais questionnement non seulement sur la CONAC  mais aussi et surtout sur la lutte contre la corruption au Cameroun.

Le Tribunal criminel spécial a beau fonctionné régulièrement  depuis sa mise en service depuis plus d’un an, il a beau continuer à connaître des affaires, plus ou moins médiatisées, relevant de sa compétence, le questionnement, sous diverses formes, apparait fréquemment  au sein de l’opinion et dans la presse. Même la détermination présidentielle, maintes fois affirmée dans les discours et étayée notamment  par une architecture juridique conséquente, de  mener la lutte contre la corruption à tous les niveaux et sans exception, ne semble pas convaincre les sceptiques. Tandis que d’aucuns la voient évoluer à plusieurs vitesses, d’autres continuent de l’analyser comme un instrument politique  au service des dirigeants  étatiques en place afin d’écarter des adversaires sur le champ de la conquête et de la préservation du pouvoir. Ceux-là  se demandent  si, au fond, la lutte contre la corruption ne serait pas en train de  perdre de la vitesse et surtout de la vigueur.

Ceux qui suivent l’actualité nationale se souviennent que les interrogations se sont multipliées  sur la scène nationale voire dans la presse internationale au lendemain de la publication du décret présidentiel n°2014/058 du 18 février 2014 portant commutation et remise de peines au bénéfice de personnes condamnées et détenues pour infractions diverses. Le texte présidentiel a été rendu public alors que le Cameroun  vivait les manifestations organisées dans le cadre du cinquantième anniversaire de la Réunification. Un texte de portée générale pour les  24 000 prisonniers détenus dans 77 prisons à travers le territoire national. Parmi les bénéficiaires de ces mesures se sont trouvées  des personnalités  connues pour avoir exercé de hautes fonctions en vue  mais aussi pour avoir été condamnées par les tribunaux pour faits de corruption, détournement de deniers publics…Elles ont ainsi, par la suite, pour certaines, recouvert  la liberté . Sans être exhaustif, et au regard de la médiatisation dont leurs cas ont  été l’objet ici et au-delà des frontières nationales, l’on peut citer  notamment Titus  Edzoa, Michel Thierry Atangana, Mounchipou Seidou ... Dans un autre cadre, Etonde Ekotto, ancien PCA du Port autonome de Douala a été libéré sur décision de la Cour Suprême qui l’a reconnu non coupable  des faits de détournement de deniers publics qui lui étaient reprochés.  Dès lors, des interrogations fusent. Plutôt que de contribuer à la lutte contre la corruption, certaines mesures n’encourageraient-elles pas l’impunité ? Ne s’agit-il pas là d’une reculade dans la détermination affichée ? Les autorités camerounaises ne cèderaient-elles pas aux pressions  de toutes natures et de multiples sources ? La justice dans ce contexte ne serait-elle pas aux ordres et à tête chercheuse ? Autant d’interrogations et bien d’autres qui sont lancinantes autour de la lutte contre la corruption au Cameroun. Elles méritent sans doute une attention  de nature à susciter  des éclairages  pour une opinion publique avide de réponses pertinentes.

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