Avec le début du mois de ramadan dimanche à Ngaoundéré, les populations adoptent un nouveau mode de vie.

Le ton a été donné par sa majesté Mohamadou Hayatou Issa, lamido de Ngaoundéré, par ailleurs chef spirituel des musulmans du département de la Vina. Comme d’habitude, il a fait  une apparition publique dans la ville le dernier vendredi qui précède le début du jeûne du Ramadan. Il était à cheval, accompagné de toute sa cavalerie. Le lamido a ainsi parcouru les principales artères de la ville de Ngaoundéré. Cette apparition publique est un appel à se préparer pour l’observance des obligations religieuses auxquelles sont soumis les fidèles musulmans tout le long de la période du jeûne. Et au nombre de celles-ci, figurent en bonne place l’interdiction de manger en journée et l’intensification des prières et adorations dans les mosquées. 

Dans les mosquées dimanche 29 juin 2014 à Ngaoundéré, tout le long de la matinée, on psalmodiait les versets coraniques.  De même, les habitudes alimentaires ont changé. Il était 10h au quartier Bamnyanga. C’est jour de marché dans la localité.  Dans les points de vente de la viande fraîche, aucun client n’est perceptible. « Je n’ai rien vendu depuis mon arrivée, et s’il plaît à Dieu, les clients vont arriver dans la journée », lance Bouba M., un boucher visiblement dépité. A Baladji 1, l’un des quartiers chauds de la ville, les rues sont désertes. Les débits de boisson s’ouvrent péniblement. Ici, les vendeurs de « soya » sont généralement installés non loin les uns des autres. Mais ce dimanche, il fallait parcourir un peu plus de 500 mètres pour se procurer cette viande à la braise. « La bonne heure, c’est 16h car c’est à cette heure-là que les vendeurs de « soya » viennent travailler en période de jeûne du Ramadan », souffle un habitant de ce quartier.