Outre l’agriculture et la sécurité alimentaire en Afrique, thème central du 23e sommet de l’Union africaine,les questions de sécurité ont fait l’objet d’importantes décisions à Malabo.
Le 23e sommet de l’Union africaine auquel le président de la République a pris une part active les 26 et 27 juin derniers à Malabo, aura rassemblé une quarantaine de chefs d’Etat africains. Une large représentation au plus haut niveau des Etats, à la hauteur même des questions cruciales qui y ont été débattues. Il y a eu en premier « l’agriculture et la sécurité alimentaire en Afrique », qui constitue du reste le thème retenu pour l’année 2014 par l’Union africaine. D’autres questions tout aussi cruciales sont venues se greffer au thème central des débats. Il s’agit notamment des questions de sécurité, de protection des civils et de terrorisme. Les décisions adoptées au sommet de Malabo sont toutes liées à la nécessité d’assurer un climat favorisant le développement, basé sur la paix et la stabilité, attendu, comme l’a souligné le président en exercice de l’OUA et président de la République islamique de Mauritanie, Mahamed Ould Abdelaziz, que « la développement économique, agricole et social dans le continent passe par la paix et la stabilité ».
S’agissant de l’agriculture et de la sécurité alimentaire, les chefs d’Etat et de gouvernement ont eu à adopter une déclaration pour le développement de l’agriculture pour la prospérité commune. Un des principaux objectifs visés est de renforcer la stratégie du Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine (PDDAA) adopté il y a 10 ans, dans le cadre de l’effort renouvelé du continent de renforcer la sécurité alimentaire régionale. A travers des initiatives comme la création du Fonds fiduciaire de solidarité pour la coopération Sud-Sud de l’Afrique pour l’Afrique, et l’engagement à éradiquer la faim chronique d’ici 2025. D’importants investissements sont, en effet, jugés nécessaires pour une mutation des modestes exploitations familiales à faibles rendements vers une agriculture moderne et mécanisée, créations d’emplois et de richesses. Dans cette optique, les Etats ont réaffirmé leur engagement à affecter au moins 10 % de leurs budgets nationaux au secteur agricole en vue de permettre la transformation économique nécessaire pour une croissance inclusive.
Un pas important
S’agissant des questions de paix et de sécurité en Afrique, la décision majeure à retenir concerne le renforcement envisagé de la Capacité africaine de réponse immédiate aux crises (CARIC), par des unités de la Force africaine en attente. La CARIC est une mesure transitoire, en attendant que la Force africaine en attente soit opérationnelle. Il a été convenu, dans cette perspective, de créer une force militaire régionale pour lutter contre le terrorisme qui menace le Nigeria, composée du Cameroun, du Niger, du Tchad et du Nigeria, et qui sera basée près du lac Tchad.
S’agissant de la question des fonds pour la gestion des crises, le 23e sommet de l’UA a franchi un pas important dans l’objectif d’autonomie économique et financière du continent, en adoptant le protocole d’établissement et des statuts du Fonds monétaire africain (FMA). Cette institution, qui a pour siège Yaoundé, a été créée en 2009, en vue de contribuer à la stabilité économique et à la gestion des crises financières en Afrique, en favorisant la croissance macroéconomique et le développement commercial par la promotion des échanges commerciaux entre les pays du continent. Les chefs d’Etat et de gouvernement africains tiennent à ce qui leur semble être un indispensable instrument d’émancipation vis-à-vis du reste du monde en vue de l’affirmation de l’autonomie financière du continent.
