Le spectre de la guerre semble s’éloigner progressivement de la République centrafricaine. Le sentiment qui prévaut désormais à Bangui, la capitale centrafricaine et dans les autres villes du pays devrait, en principe, être confirmé jeudi à l’occasion de la rencontre entre des délégations des anti-balaka et des ex-séléka . Le déplacement effectué, mardi, en Centrafrique auprès des deux délégations par le représentant du médiateur Denis Sassou Nguesso, le général Noël Léonard Essongo, a montré que les représentants des groupes armés, qui ont été approchés à tour de rôle, sont disposés à cheminer vers la paix.
Certes, les anti-balaka et les ex-séléka ont, par le passé, manifesté le désir de s’asseoir autour d’une table de négociations avec le gouvernement et les forces internationales de maintien de l’ordre afin de trouver une solution définitive à la sortie de crise. Mais en réalité, leurs intentions n’ont jamais été concrétisées par des actes. Plus grave, les deux groupes armés ont persévéré dans l’intolérance aggravant ainsi l’insécurité sur l’ensemble du territoire national. La rencontre entre le représentant du président congolais, Denis Sassou Nguesso, médiateur dans la crise centrafricaine et les principaux protagonistes de cette crise montre que ceux-ci sont revenus à de meilleurs sentiments. D’où leur volonté de favoriser l’apaisement. La volonté d’apaisement devrait clairement transparaître, ce jeudi, à travers la déclaration conjointe que les anti-balaka et les ex-séléka sont appelés à signer. En tout cas, le récent sommet de l’Union africaine qui s’est récemment achevé à Malabo, en Guinée-équatoriale, a clairement pris position sur cette crise. Réunis à l’occasion de ces assises, les chefs d’Etat d’Afrique centrale ont invité la présidente de transition à ouvrir largement son prochain gouvernement à la communauté musulmane de Centrafrique. Ils ont également souhaité que tous les Centrafricains y compris les ex-séléka et les anti-balaka se retrouvent prochainement dans un grand forum à Brazzaville en République du Congo.
L’annonce de la déclaration conjointe anti-balaka-ex-séléka constitue une nouvelle chance de paix. Elle mérite d’être saisie. D’autant plus qu’elle intervient après la mise en œuvre de l’opération de Désarmement, démobilisation, réinsertion(D.D.R.) , l’annonce de la reprise du dialogue national , le lancement de l’opération de désarmement volontaire et la réconciliation des deux tendances des anti-balaka .