La fin de la crise pétrolière libyenne constitue un signe positif au milieu des épreuves qui ont récemment secoué le pays. Cette crise avait été si durement ressentie que le blocage des ports de l’est avait empêché l’exportation du brut durant de longs mois, provoquant ainsi la chute drastique de la production dans cet Etat où le pétrole constitue la principale nourricière du pays. Personne n’en a tiré profit. Ni le peuple qui a vu son train de vie régresser davantage. Ni le gouvernement qui a éprouvé des difficultés pour honorer certains de ses engagements.
Certes, les complexes pétroliers qui ont été affectés par le blocage ne pourront retrouver leur activité complète que d’ici quelques jours, voire des semaines, pour des raisons techniques. Toujours est-il que la restitution des ports de l’est au gouvernement marque la volonté des insurgés de ne plus s’attaquer aux installations vitales du pays. Le revirement des rebelles permet d’entrevoir une lueur d’espoir dans le sens d’un début de normalisation de la vie politique libyenne. Ce n’est pas un hasard si la conférence de presse relative à la fin de la crise pétrolière a été conjointement délivrée par le chef du gouvernement intérimaire, Abdallah Al Theni, et le chef des rebelles, Ibrahim al-Jadhran .
Il faut encore mettre à profit cette accalmie pour accueillir les résultats définitifs du nouveau parlement dans la sérénité et permettre à cette institution de s’installer dans la confiance populaire. Si ce cap est franchi avec succès, les Libyens pourront alors se pencher sur la suite , c’est-à-dire la forme qu’il convient de donner à l’Etat pour éviter notamment les guerres de tribus ou de clans ainsi que les confrontations entre les groupes armés.
Trois ans après la chute du régime Kadhafi, la Libye ne peut plus se contenter de regarder vers le passé. Il faut plutôt en tirer les leçons essentielles pour avancer dans la bonne direction, celle de la paix et du progrès.