Constat dressé lors de la 3e session du Comité ad hoc chargé de la gestion des situations d’urgence dans notre pays.
136 286. C’est le nombre de réfugiés accueillis au Cameroun depuis le début de l’année 2014. Strictement rien à voir avec les 6 136 étrangers qui sont arrivés sur notre territoire en 2013, en quête de logis, de sécurité et de santé. A ce jour, ce sont près de 245 000 réfugiés que le Cameroun accueille, avec un pic dans la région de l’Est où on en dénombre près de 139 000. Suffisant pour que René Emmanuel Sadi tire une fois de plus la sonnette d’alarme vendredi dernier dans la salle de conférences de son département ministériel. En présidant les travaux de la 3e session du Comité interministériel ad hoc chargé de la gestion des situations d’urgence concernant les réfugiés au Cameroun, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd), président dudit Comité est allé droit au but, face à la demi douzaine de ses collègues du gouvernement, des représentants des organismes du système des Nations unies. « La situation des réfugiés ne s’est guère améliorée. Selon des informations concordantes reçues à ce sujet, cette situation s’est même aggravée », a-t-il indiqué en parlant du cas du Cameroun. Notre pays a, en effet, indiqué le Minatd, continue à subir, autant les contrecoups de la crise qui perdure en République centrafricaine, que les effets pervers de la guerre qui s’est intensifiée contre la secte islamiste Boko Haram. Des personnes à qui les autorités camerounaises s’imposent d’accorder l’hospitalité nécessaire.
Ce qui implique la mise sur pied d’un train de mesures. Elles concernent notamment l’allocation de nouveaux sites en vue de l’implantation de nouveaux camps dans les régions de l’Est et de l’Adamaoua. Le gouvernement camerounais a également procédé au renforcement du dispositif de sécurité aux frontières, et particulièrement dans la région de l’Extrême-Nord. On note également un renforcement du dispositif de surveillance épidémiologique dans les zones affectées et l’organisation des campagnes de vaccination. Ainsi, face au risque de choléra qui pointe à l’horizon avec les pluies annoncées, des stocks de médicaments ont été pré-positionnés là où la menace se fait sentir. Autant de mesures qui ont été saluées par l’ambassadeur, chef de la délégation de l’Union européenne, Françoise Collet qui a, par ailleurs, tenu à présenter ses encouragements au gouvernement camerounais. S’agissant de l’insertion des jeunes dans les zones concernées, on note la mise en route dans le cadre d’un partenariat Cameroun-UE, d’un programme d’accompagnement destiné à combattre la pauvreté et ses effets connexes à l’instar du chômage des jeunes, qui en fait des proies faciles pour l’extrémisme.
