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Dossier de la Rédaction

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Théâtre: l’imprudence selon « Zacharie »

Cette compagnie congolaise, faite de comédiens sourds, s’est produite le 2 juillet dernier à Yaoundé.


Une pièce de théâtre en langue des signes jouée à l’Institut Goethe à Yaoundé. Une prestation étonnante rendue possible par les Congolais de la compagnie « Zacharie ». Mercredi dernier sur les planches du Goethe, ces comédiens sourds ont brisé la barrière si ambiguë des langues, en interprétant avec maestria « L’imprudence ». Gestuelle et expressions du visage ont donné de l’allure à leur jeu, souligné leur prouesse technique, mais le talent des artistes a fait le reste. Si quelques-uns eurent été dubitatifs au départ, ou simplement poussés par la curiosité en venant regarder cette pièce, ils n’ont pas été déçus par l’exécution des rôles, toujours dans un tourbillon d’émotions. Le « rideau » s’est ouvert sur le metteur en scène, Hervé Massamba, en train de s’extasier sur les faits divers lors de sa lecture qu’on suppose matinale du journal. A sa suite, l’intrigue se dessine, bercée par un air de rumba congolaise. Les comédiens n’entendent peut-être pas, mais quelle douce harmonie entre eux et la musique. Preuve d’un travail de longue haleine.

Dans un cabaret quelque part à Brazzaville, quatre personnages vivent une nuit d’ivresse et de folie. D’abord deux hommes et une belle de nuit, aux prises dans un triangle amoureux cerné par les effluves d’alcool. Et derrière cette géométrie amoureuse se cache un secret, que seul le quatrième personnage, qu’incarne la tenancière du commerce, est à même de révéler. Elle le fera, mais tard, trop tard. Passion et liqueur sont les trames de cette pièce, mais pas seulement, car l’imprudence, en référence au titre du spectacle, se comble dans la naïveté d’un homme aveuglé par l’alcool, qui se jette ivre mort, sans protection, dans les bras d’une prostituée séropositive, en minimisant les conséquences et le mal du siècle : le sida.

C’est au final une interpellation des consciences que font les comédiens de la compagnie Zacharie. Une révélation sur cette ligne si fine entre l’imprudence et la mort. La pièce, jouée dans le cadre du café théâtre du Goethe Institut, a surpris mais a surtout plu, grâce à la prestation des comédiens, tous sourds : Evrard Délice, Will Nzengolo Malanda, De Laune Babela et Beethoven. Selon le metteur en scène, seuls ces quatre acteurs ont pu faire le déplacement compte tenu des finances limitées. Malgré tout, la compagnie Zacharie voit grand, avec son objectif de faire des sourds « des acteurs, producteurs et consommateurs du théâtre. » Ils prouvent que la langue, il n’en existe finalement qu’une, celle de l’art.

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