Les deux équipes les plus réalistes de ce Mondial s’affrontent ce mardi en demi-finale à Belo Horizonte.
C’est le genre d’affiche qui fait saliver les amateurs de football. Parce qu’un Brésil-Allemagne, ça ressemble forcément à une finale. Mieux, c’est un classique avec deux des meilleures nations du football, même si, aussi incroyable que cela puisse paraître, ce ne sera que la deuxième confrontation entre les deux pays en coupe du monde, si on omet ce match contre la RDA en 1974. Allemands et Brésiliens se sont déjà cependant rencontrés 22 fois, en amical pour l’essentiel, avec l’avantage pour les sud-américains (12 victoires). Pourtant, dans ce mondial, ces deux prétendants sérieux au titre, n’ont pas forcément été aussi étincelants qu’on aurait pu s’y attendre. La Nationalmannschaft, même si elle est sortie première de son groupe (deux victoires et un nul), était quelque peu à la peine face au Ghana et a offert le service minimum contre les Etats-Unis, après une balade de santé contre le Portugal. Au second tour face à l’Algérie, il a fallu attendre les prolongations pour voir les poulains de Joachim Löw s’imposer. En quart de finale, un but marqué en début de partie a suffi pour éliminer la France. Du réalisme allemand quoi.
Le Brésil lui aussi n’a pas eu la tâche facile. En dehors du Cameroun qui s’est trop rarement montré inquiétant, les deux autres adversaires de la Seleçao ont été plus coriaces. Malgré le score (3-1), les Brésiliens ont souffert contre la Croatie avant d’être contraints à un 0-0 par le Mexique. Face au Chili en 1/8e, on a une nouvelle fois vu le pays organisateur à la peine, vainqueur aux tirs au but. Le match contre la Colombie au tour suivant était certainement le meilleur des coéquipiers de Neymar. Du moins, en première mi-temps, parce que la seconde a dû leur paraître bien longue face au pressing des Cafeteros. Mais l’essentiel est sauf. Le Brésil est dans le dernier carré pour la 11e fois en 20 participations. Et il s’attend à un match difficile ce mardi à Belo Horizonte.
Surtout que Luiz Felipe Scolari a revu ses plans après le forfait de Neymar, consécutif à une blessure en quart de finale. Il doit choisir entre Henrique, Bernard et Willian, même si ce dernier part avec un léger avantage. En défense aussi, il faut faire sans le capitaine Thiago Silva, suspendu après un deuxième carton jaune. Dante, le joueur du Bayern de Munich, va donc le suppléer dans l’axe central. Les Allemands eux affichent un effectif au complet. Ils ont aussi l’avantage de ne pas souffrir du syndrome de la « star dépendance » comme cela pourrait être le cas avec Neymar au Brésil. La Mannschaft s’appuie sur un groupe homogène dont l’ossature vient du Bayern de Munich et plusieurs individualités de valeur. De quoi donner des airs de favori à l’Allemagne selon l’ancien footballeur anglais Gary Lineker : « le truc avec les Allemands, c’est que ce sont des Allemands ». En plus simple, sans forcément briller, ils savent être réalistes quand il le faut. Le Brésil lui compte sur le fait de jouer à domicile et garde en esprit qu’à la coupe du monde 2002, ils l’avaient emporté sur les Européens (2-0). Petite précision sans grand intérêt, cette demi-finale sera arbitrée par celui d’Uruguay-Italie, Marco Rodriguez, surnommé par la presse brésilienne « Celui-qui-n’avait-pas-vu-la-morsure ».
Le public s’attend à un grand match entre le Brésil et l’Allemagne.
